Conférence de Chris Bird et Alexandros Tsolakis, du collectif britannique United Visual Artists (UVA) le 25/02 à 18h30 dans le cadre de l’« Observatoire des nouveaux médias » à l’Ensad, École nationale supérieure des arts décoratifs (Amphi Rodin), 31 rue d’Ulm, Paris 5e (entrée libre).
La salle de l’Howard Assembly Room (Leeds), magnifiée par les pendules lumineux de "Chorus", la dernière oeuvre de UVA. © DR
< 25'02'09 >
UVA, architectes de la lumière
Nuit Blanche 2007, devant les grilles du Palais Royal à Paris. Trois blocs lumineux envahissent l’espace, arrêtent le regard et la circulation. En se rapprochant, on découvre trois caissons qui diffusent des sons en fonction des mouvements du public, jugulé par un imposant service de sécurité. Les infrabasses emplissent l’air, les effets de lumière font plisser les yeux, il y a des rires, des cris, peut-être des larmes. On dirait un montre melvillien échoué, il s’agit pourtant d’un organisme bien vivant qui distille une magie inquiète et impressionne tout le monde, du badaud au puriste arty. Cette installation interactive, l’un des musts de cette Nuit Blanche, est l’œuvre de United Visual Artists (UVA), un collectif britannique passé maître dans l’élaboration de système lumineux à l’échelle de l’architecture urbaine. L’Observatoire des nouveaux médias, hébergé par l’Ensad, reçoit ce soir Chris Bird et Alexandros Tsolakis, respectivement cofondateur/directeur de production et architecte du collectif londonien. Les quinze membres d’UVA (fondé en 2003) ont gagné leurs galons d’architectes de la lumière par d’innombrables projets où la technologie la plus poussée s’insère dans l’espace pour provoquer des collisions entre les sens : à l’instar de leurs correspondants français Exyzt et belges LAb(au) (dont nous vous parlions ici et là), ils poussent loin la réflexion sur les relations entre les arts visuel et cinétique, l’architecture, et la manière d’entrelacer les esthétiques pour générer des émotions (quelque part entre douceur, hypnose et fascination). Leur dernière réalisation en date, « Chorus », présentée ce mois-ci pour la réouverture du Howard Assembly Room de Leeds, organise ainsi le mouvement de huit pendules lumineux, oscillant au gré de nappes sonores. Ces pendules de Foucault d’un nouveau genre plongent le spectateur dans un état de songe éveillé, entre autres grâce à la douce musique de Mira Calix. Car UVA est un collectif qui connaît la musique, lui qui a collaboré avec les groupes les plus ouverts aux expérimentations visuelles (Chemical Brothers, Unkle...). Récemment (pour la quatrième fois), les britanniques ont par exemple conçu l’imposant dispositif de la tournée 2008 de Massive Attack, en disposant en fond de scène un immense écran LED (pour « Light-Emitting Diode »), tout en longueur, propre à accueillir saillies poétiques et autres aphorismes politiques. L’effet est spectaculaire, donnant un coup de jeune au show des vétérans du trip-hop. « Chorus » - United Visual Artists :
On se souvient surtout de leur clip conçu en 2007 pour le groupe de math-rock américain Battles (produit par Warp Films, jumeau du label Warp Records) : pour cette vidéo réalisée dans les conditions du live, et se situant à mi-chemin entre la performance et le dispositif, le collectif londonien jouait avec des effets de synchro/désynchro entre les effets lumineux et la musique, comme si celle-ci était un liquide envahissant un espace proche d’un champ d’éoliennes futuristes. UVA investit par ailleurs la mode et le design, variant les échelles mais avec le même souci de densifier l’espace, de l’épaissir grâce à la lumière et aux effets de relief. Ce soir, Chris Bird et Alexandros Tsolakis reviendront sur la genèse des projets les plus marquants d’UVA et évoqueront leurs recherches et influences en matière d’art cinétique. Battles - clip de « Tonto » (2007) :
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