Festival Dokidoki les 6, 7 et 8 mars à 20h30 au Point Ephémère, 200 quai de Valmy Paris, 10e.
Avec Kap Bambino, A*Class, White Tahina et Dj Wet, le 6/03 (12€), Tujiko Noriko, Don Nino, Kumisolo et Chris Club et Doki DJ’s le 7/03 (12€), Felix Kubin, Lokaï, Antilles et BIAS et projection du film CTRY d’Anne Laplantine, le 8/03, (14€ ou pass trois soirées 33€).
Sortie de la compilation « I regret not having kissed you ».
Tujiko Noriko, musicienne d’origine japonaise entre electro-pop, trip-hop et compos expé. © DR
< 06'03'08 >
Dokidoki, Shebam ! Pow ! Blop ! Wizz !

Pointu, barré, hors catégorie, le mini-festival Dokidoki est résolument inclassable et partant, absolument à suivre, comme la compil de titres « d’amis » qui sort à l’occasion, « I regret not having kissed you ». Ni électro, ni pop, ni sound art, mais un peu des trois, à cheval sur l’électro-pop, la noise et la jap-pop, les 22 morceaux qui émaillent cette compil surprendront les amateurs d’étiquettes et raviront tous ceux qui aiment l’expérimentation, les frictions de style et plus globalement l’incursion d’artistes dans la sphère musicale.

En trois soirées au Point Ephémère, Dokidoki, le collectif de Franco-Japonaises (des filles aujourd’hui rejointes par quelques garçons, pas bégueules, les filles) fera passer un peu de son univers graphico-archi-musical, en invitant des DJ’s et musiciens aussi différents que les Bordelais de Kap Bambino et leur électro-punk ébouriffé, le duo berlinois A*Class, sortes de premiers de la classe d’une électro-pop dont le « Nightmare at the discothèque » et sa rengaine scandée rappelle le Falco de « Der Kommissar » (oui oui, même pas peur !), avant de basculer dans un dance-floor forcément électrique avec DJ Wet (jeune ancienne du Pulp que poptronics avait invitée pour Nuit blanche), ce jeudi 6/03.

Foin des chapelles, d’une soirée l’autre, la scène verra cohabiter les comptines électro de Tujiko Noriko (une voix de petite fille sur des sonorités chuintantes expés en diable où se superposent des strates de sons bricolés, à lointainement comparer à une Björk en plus doux) et la pop kawaï de Kumi Solo, soit Kumi Okamoto, déjà repérée dans the Konki Duet (Active Suspension) ou encore l’électro-cabaret d’un Felix Kubin, sorte d’ovni de la scène électro-acoustique allemande qui propose un collage extrême de sons bricolés, d’art sonore et pop-korg. Avec son look impayable et ses sets déjantés, le créateur du label Gagarin Records peut passer de l’électro-cabaret à la perf décalée (à New York l’an passé) voire carrément noise (comme ici en 2005 à Metz).

Soirées de filles ? Ce serait trop réducteur, bien au contraire, Dokidoki s’est fait plaisir avec « I regret not having kiss you », et ses 22 morceaux « offerts par ses amis musiciens » : « De l’électronica au noise, de la pop au post-rock, cette compilation est un pont suspendu au-dessus des genres, d’où émerge un flux de passages et d’envies communes », affiche crânement le communiqué. De Vincent Epplay à Serge Adam en passant par Xavier Boussiron, les garçons ont eux aussi un petit quelque chose en plus (ou à part, c’est selon), qui les fait intervenir dans des centres d’art ou sur des scènes de théâtre, enregistrer des voix de poètes sur leurs riffs électro ou chalouper leur guitare hawaïenne sur des textes classiques.

Et pour se mettre dans l’ambiance, quoi de mieux que laisser un petit message sur la Dokibox, un répondeur à texte en ligne, déjà bien fourni de « menthol kisses from japan » et autres « j’aurais bien voulu l’embrasser un peu plus loin ». Tout un programme…

Sister Iodine - « Tulip » (Dokidoki 2007) :

annick rivoire 

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< 3 > commentaires
écrit le < 09'03'08 >
On peut savoir pourquoi une soirée de filles serait trop réducteur ? Complètement archaïque cet article ! Aujourd’hui, rien ne sert de s’excuser, marginaliser, on s’en fou quoi !
écrit le < 09'03'08 > par < annick.rivoire LtQ poptronics.fr >

Archaïque ? Non non, je ne crois pas. Il reste une Journée des femmes et le reste de l’année pour les hommes.

Et Dokidoki ne fait pas dans la revendication féministe, dire soirée de filles aurait réduit la portée de leur affiche à un truc politique. Il se trouve qu’on peut aussi aujourd’hui être entre filles, inviter quelques garçons et faire une bonne soirée. Est-ce qu’on dit "soirée de mecs" ? Non. Donc, je ne dis pas soirée de filles. Je ne sais pas qui, de vous ou moi, est le plus archaïque...

écrit le < 11'03'08 >
Merci pour la réponse. Mais c’est bien Annick Rivoire qui a écrit "soirée de filles" pour s’en excuser après. Selon votre analyse, vous devriez alors écrire des articles tous les jours à ce sujet, et pas seulement le 8 mars, journée des femmes. Pas facile d’argumenter sur une analyse qui mériterait d’être un peu plus fine à ce sujet, plus assumée. Cela dit, je trouve très bien que cet article existe. Si on ne dit pas "soirée de mecs", comme vous le dites, alors je crois qu’il ne faut pas s’interdire de l’écrire. Mais encore faut-il le remarquer. Les journalistes peuvent tout de même être plus audacieux, non ? Sortir de leurs habitudes afin de mieux relayer la jeune création. Ce que je veux dire : cela ne sert à rien de compter, marginaliser, surtout lorsque l’on ne souhaite pas écrire des "trucs politiques" après.