Retour en diaporama sonore sur le Dumbo Arts Festival, une drôle de manifestation typiquement new-yorkaise (du 24 au 26/09/10) au sein du quartier « Down Under the Manhattan Bridge Overpass » (Dumbo).
"Watch This Space", dessins sur échafaudage de Helen Dennis dans le cadre du Dumbo Arts Festival 2010. © Cherise Fong
< 07'10'10 >
A New York, l’art totalement Dumbo
(New York, correspondance) Ce qui émerveille au Dumbo Arts Festival, c’est moins les centaines d’œuvres, d’installations, de spectacles, de galeries et d’ateliers d’artistes, que la façon dont ce quartier à la fois historique et avant-garde de New York est habité et animé, pendant un week-end de la fin septembre, par les arts et par le public. Pas les œuvres, les lieux, pourrait-on dire. Impressions sur l’édition 2010. Contrairement aux quartiers chics et branchés de Manhattan —à savoir SoHo (South of Houston street), NoLiTa (North of Little Italy) et autres TriBeCa (Triangle Below Canal street), ainsi baptisés par la mercatique municipale—, Dumbo appartient aux artistes. Cet acronyme ludique, insolite, fut créé par ceux qui quittèrent SoHo à la fin des années 1970 pour traverser l’East River et s’installer « Down Under the Manhattan Bridge Overpass », dans les entrepôts abandonnés de Brooklyn, entre les deux ponts qui le relie à Manhattan. Aujourd’hui, le charme du lieu se trouve dans les vestiges de son origine historique en tant que centre industriel au XIXe siècle. Après une longue période de déclin, d’abandon et d’activité clandestine, Dumbo renaît à partir des années 1980 avec l’influx non seulement d’artistes et d’artisans, mais de petites entreprises : studios de création, éditions et plus récemment les start-ups. En témoigne la première du Digital Summit, conférence thématique à part entière du festival 2010. Pendant ce temps, les rénovations toujours en cours d’immeubles en bureaux et en résidences de luxe attirent davantage de jeunes entrepreneurs et de familles aisées. Le penthouse le plus cher de Brooklyn, un triplex mis sur le marché immobilier à 25 millions de dollars, domine le Walentas Building à 1, Main Street. Branché exotique En parallèle à cet embourgeoisement de la dernière décennie, Dumbo est devenu un lieu branché exotique. Tous les week-ends, on assiste aux séances de photos de mariage sur le pont, sous l’arche, sur les rues pavées et devant les portes de garages graphées « No Parking »… qui font concurrence aux tournages de mode ou de musique. De jour, les rues étroites sont occupées par les poussettes et les beaux toutous en laisse. A midi, les geeks des start-ups achètent des gyros et hotdogs au camion Dumbo Grillo. Mis à part un bar ou deux, le quartier est mort la nuit. Mais la constante, ce sont les vues splendides des ponts sur l’East River, ainsi que le bruit cyclique du passage des trains traversant le Manhattan Bridge. De la même façon, le festival annuel d’arts de Dumbo, organisé depuis 1997 par l’association Dumbo Arts Center, a commencé en tant qu’exposition d’art expérimental in situ. Cette année, le festival a élargi son programme pour le grand public tout en confiant son organisation à deux entreprises professionnelles, Dalzell Productions et l’agence immobilière mécène du quartier, Two Trees Management. A l’intérieur et à l’extérieur des vieux immeubles rénovés, parmi plus de 150000 spectateurs de tous âges et plus de 200 bénévoles qui ponctuent les espaces avec leurs t-shirts jaune néon, on retrouve donc les œuvres, les spectacles et les artistes résidents qui ouvrent leurs ateliers aux regards des autres. Aperçus à l’occasion : peintures, sculptures, littérature, photographie, vidéo, danse, musique, performances dans la rue, dessins sur les échafaudages, murailles, labyrinthe, personnages en bouteilles, personnes tricotées, projections de nuit installées sur les surfaces des immeubles, des ponts et de l’arche. Cette année a également inauguré une compétition de mise, dont le grand prix fut remis à l’artiste Sean Capone pour son installation au Tobacco Warehouse intitulée « Floral Wall : Skull & Void ». Il reçoit 1000$ et la location gratuite d’un atelier pendant une année, récompense d’une générosité sans précédent pour ce festival merveilleux à l’origine si modeste.
Cybernétique en papillotes
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