Deux festivals nord-américains confrontent sexe et technologies : l’Arse Elektronika
du 1er au 4 octobre à San Francisco et Artivistic, sous-titré TURN*ON, du 15 au 17 octobre à Montréal.
Image extraite du projet UKI de l’Américaine Shu Lea Cheang. © DR
< 02'10'09 >
Geek, sex and fun
C’est un cliché de dire que le sexe mène le développement des technologies (photo, cinéma, internet...), mais deux festivals nord-américains donnent ce mois-ci du peps à cette formule toute en la tordant dans tous les sens. D’un côté, du 1er au 4 octobre à San Francisco, les trublions autrichiens de monochrom proposent avec Arse Elektronika une manifestation orientée sexe, techno et robots (avec un clin d’œil lascif au sage festival de Linz, arse signifiant cul en argot britannique) alors qu’à Montréal, du 15 au 17 octobre, le plus politique festival Artivistic, à la croisée de l’art et de l’activisme, a pour thème TURN*ON (exciter, mettre en marche). Geekgasms à gogo à San Francisco La scène des sexbricodeurs et des sexbloggers de San Francisco accueille donc Arse Elektronika, une manifestation où sexualité et technos se déclinent en thématiques ultra-pointues : pornographie pour les plantes, historique des techniques de porno low-tech, la sexualité façon transhumains, sexe et science-fiction, l’utilisation de la biométrie comme interface de sextoys, sans oublier des chansons qui mêlent le sexe, « Star Trek » et les robots... Les festivités à San Francisco commencent avec la distribution du Prixxx Arse qui récompense « sex machines, orgasmotrons et teledildonics » (des sextoys contrôlables par des ordinateurs, à distance), avec la présentation de l’anthologie du festival « Do Androids Sleep with Electric Sheep ? ». Elles se termineront avec une série de workshops pour créer ses propres machines à jouir, à base d’électronique mais aussi à vapeur avec le vibromasseur steampunk (avec mini-turbine de Tesla dedans)... Bref, des geekgasms à gogo. L’avenir terriblement sexy à Montréal Plus arty, plus politique, plus féministe, TURN*ON est le thème du quatrième festival d’Artivistic. Organisé de manière collaborative, le festival cherche à faire éclater les catégories existantes de la sexualité, afin d’« amener une analyse critique de la production et de la consommation du sexe en explorant des initiatives auto-organisationnelles des plus globales jusqu’aux plus intimes ». On y retrouve, entre autres, la performance « Technésexual » (présentée ce week-end à San Francisco) de Micha Cárdenas et Elle Mehrmand, où le dispositif des deux performeuses crée un feedback entre sensations et données, espace physique et « Second Life » ; « The Big Kiss » cette fois 100% féminin d’Annie Abrahams (un beau et long baiser télématique sans salive, chaque performer étant dans un espace différent mais relié par l’image) ; l’architecture vibrante du « Corpus » d’Art of Failure ; le partage d’identité grâce aux personnages virtuels de Martine Neddam ; la « Wearable Resistance » du collectif De Geuzen (où comment manifester avec ses vêtements) ; le jeu-performance « Public Domain, porn version » de Maria Llopis ; Shu Lea Cheang et son projet UKI...
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