Le Prisonnier, l’intégrale de la série culte au Numéro 6 rediffusée ce week-end sur NRJ12 en hommage à Patrick McGoohan, l’acteur mort le 13 janvier à Los Angeles.
< 16'01'09 >
Il n’est plus un numéro 6

Patrick Mc Goohan est mort à 80 ans le 13 janvier à Los Angeles. Avec la nouvelle de sa mort, c’est toute l’atmosphère du « Prisonnier » qui nous revient en mémoire, cette série télé mythique, ses décors blancs et son angoissante irréalité, sa postérité culte (il n’y a eu que 17 épisodes de 48 minutes, mais ces 17 épisodes ont marqué les esprits au-delà de l’idée qu’on se fait d’une série télé…) et surtout, son fameux Numéro 6 : « I am not a number, I am a free man », ne cessait de crier le personnage incarné par Patrick McGoohan dans la série de 1967-1968. L’ancien agent secret britannique qui n’a jamais pu rentrer chez lui après avoir démissionné de son poste est devenu la figure emblématique de l’angoisse hypermoderne : débarqué sur cette île futuriste (blanche et lisse, la vision de la modernité de l’époque) et renommé d’autorité numéro 6, Patrick Mc Goohan passe son temps à combattre l’arbitraire, à tenter de fuire et à faire sauter tous les Numéros 2 d’épisode en épisode.

Dans cette société à l’apparente sophistication, les habitants du Village vivent tels des pions sans aucune maîtrise sur le système, vaste métaphore de notre Village global mondialisé où chacun va de l’avant sans vraiment connaître le pourquoi du comment. Un série SF qui anticipe plutôt clairement l’hypertechnologie (ils ont déjà leur mobile, des portes qui s’ouvrent toutes seules et même des cartes de crédit…) et la solitude afférente comme l’hyperconsommation (publicités invasives...) actuelles.

Kafkaïen et orwellien, « le Prisonnier » est cependant d’une modernité toute datée : les années 60 de la Guerre froide sont là (et l’ambiance étouffante de cette vie/cauchemar d’agent secret sur la touche), tout comme les prémices de la révolution peace and love (surréalisme et psychédélisme bon enfant). Le tout baignant dans une atmosphère schizo où seul Numéro 6 se rebelle contre la normalité (mais qui nous dit qu’il n’est pas victime d’hallucinations ?). Mc Goohan, né en 1928 à New York, avait d’ailleurs participé à la série grand public « Destination danger », où il a incarné l’agent secret le plus « classique » qui soit pendant 4 saisons et plus de 80 épisodes, juste avant de créer « Le Prisonnier », avec George Markstein. Il a également joué le méchant et coproduit quelques épisodes de « Columbo » et été acteur pour Don Siegel (en directeur de prison dans « l’Evadé d’Alcatraz » en 1979) ou John Sturges (« Destination Zebra, station polaire », 1968) ou, plus récemment, dans le très pénible « Braveheart » de Mel Gibson.

Le seul truc bien avec la mort de Patrick McGoohan, c’est qu’une chaîne télé a décidé de rediffuser l’intégralité de la série, ce week-end : NRJ12 diffusera dans la nuit de vendredi à samedi à partir d’une heure du matin 6 épisodes (jusqu’à 6 h du matin) et ainsi de suite pendant tout le week-end. Ah et oui, autre truc bien, c’est que Guillaume, le chat pigiste de poptronics, a imaginé un joli bouquet de... numéros pour lui rendre hommage.

Mini-pop’surf hommage pour mémoire…

La première tentative de fuite de Numéro 6 :

Mais qui est Numéro 1 ?

« Le Prisonnier » a inspiré jusqu’aux Clash (ici en live en 1978), avec leur titre « Prisoner » :

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