Valence, envoyé spécial

A peine arrivé et déjà sur le départ, Jérôme Delormas, le futur directeur de la Gaîté Lyrique offre au Lux, scène nationale de Valence, un projet artistique que résume l’actuelle manifestation interdisciplinaire autour de la lumière. Une programmation cinématographique qui pioche principalement dans le patrimoine, des rencontres, mais surtout une exposition où graphistes, artistes et designers sont invités à présenter une pièce. Chouette idée à l’approche du solstice d’hiver...

Si l’exposition est bien foutue, on en sort avec la bizarre impression que les œuvres ne dialoguent pas ensemble. Perdu au milieu des illuminations kitsch de Noël, deux solutions s’offrent au visiteur : faire demi-tour pour revoir l’expo ou filer à Carrefour s’acheter la dernière création techno domestique de Philips, qui d’après le slogan invite même à illuminer nos sentiments !

Tout commence par l’« Epicentre » de Matali Crasset : invité à s’allonger dans deux accueillants fauteuils, le visiteur se laisse aller à une forme d’envoûtement sphérique et sonore. La douée du design propose en effet un système de formes rondes, comme autant d’ondes chromatiques et sonores pour occuper cet espace. Relaxant.

Puis, l’agence Trafik présente « Sonik Cube », inspiré d’une première création présentée à Lyon. Une pièce noire, un environnement sonore (Maize), une interaction avec le visiteur et le cube s’anime de séquences multicolores. Le collectif n’en est pas à sa première présentation de créations plastiques, invités qu’ils étaient à la Ferme du Buisson et à la dernière Nuit blanche (jamais bien loin de Jérôme Delormas). Leur réalisation, quoiqu’un peu trop lisse, est magnifique, on apprend même dans une vidéo promotionnelle diffusée sur le site d’Apple que toute la conception et la programmation ont été réalisées sur logiciels et machines de la firme à la pomme, on reste un peu dubitatif !

Heureusement, la salle de doc ciné vidée pour l’occasion accueille une installation totalement captivante : « Attention : Light ! » de Wieslaw Z. Michalak et Jósef Robakowski. Un écran carré diffuse des couleurs suivant le rythme de la musique (Frédéric Chopin), omniprésente dans cette exposition. Hypnotique !

De l’hypnose à l’éblouissement, on s’achève avec « Pop up - Never Never Land » proposée par Yanis Perez, Pascal Chirol et Grégoire Lauvin. Un ciel, un soleil, c’est plutôt simple et réussi. Plus le spectateur s’approche, plus le soleil s’illumine... proposant la pièce certainement la plus poétique de l’exposition, la lumière qui éclaire, la lumière qui aveugle... Éblouissant !

NF