Festival de poésie sonore, du 8 au 17 mai à la Maison de la poésie, Pass Poésie Sonore 30 €, « Micro espion », le son du festival 24H/24 avec le soutien de x-réseau/Paris-Villette, Passage Molière, entrée par le 157, rue Saint-Martin, Paris 3eme.
« Avec Tarkos dans le titre », une création pour l’ACR de David Christoffel à partir des partitions pour piano, violoncelle et clarinette parues en 2008. © DR
< 08'05'09 >
Mignonne, allons écouter si la rose...
Non, vous n’avez pas la berlue, un son parasite la lecture de cet article. Quel son ? Ça, difficile de le qualifier, puisque l’idée, c’est qu’un « micro-espion » s’est glissé entre les lignes de code, directement branché sur la Maison de la poésie, qui, pendant dix jours, ouvre ses oreilles et ses portes grandes pour son premier festival de poésie sonore. Une mini-révolution que la poésie établie en ses murs s’ouvre à une forme littéraire qu’elle a longtemps sous-considérée (pensez, des gens qui parlent, qui s’acoquinent avec des slameurs voire des musiciens, qui jouent des sonorités de la langue quand eux la façonnent dans l’intimité). Claude Guerre, écrivain et directeur de cette maison des poètes, créée par Pierre Seghers comme un lieu de création, de débat et d’expérimentation, ne s’y trompe pas, qui présente cette première édition comme le « premier acte d’une mutation » : « La poésie réprouvée, l’expérimentale, la mêlée d’électronique, l’emmêlée de computer, la poésie offerte à la matière contemporaine se montre et s’écoute pendant dix jours chez nous. » Et c’est pour saluer cette mutation que poptronics diffuse pendant tout le festival ce « Micro-espion » imaginé par x-réseau/Paris-Villette (le projet d’une « scène du net » porté par le théâtre Paris-Villette), soit le son du festival 24h/24. Ce qui explique qu’à la lecture de cet article, et en fonction de l’heure, l’écoute sera sensiblement diverse : coulisses, préparations, discussions volées, répétitions et performances dûment estampillées. Pendant dix jours, ce son capturé composera un panorama forcément éclectique et curieux de cette scène d’écriture contemporaine qui se donne à entendre. Sont invités à des lectures et performances les « ténors » du genre, tels Christian Prigent, Bernard Heidsieck, Charles Pennequin ou Jean-Pierre Balpe (qui mène parallèlement la biennale des poètes en Val-de-Marne, le Bipval, du 11 au 16/05). Le père de la poésie générative en présentera une variation inédite, « L’ordinateur fait son poète » (pour faire court, un logiciel ayant ingéré la manière de composer et le style d’un auteur en propose sa propre génération, comme si le « nègre » était l’ordinateur). A côté de ces valeurs sûres figurent quelques curiosités aux formats décalés. Façon Star’Ac, avec le concours de récitation des lauréats de classes de seconde (le 11/05 à 16h) ou le concours européen de vidéo-poèmes « Poésie média » (le 16/06 à 17h). Façon bricolage avec l’ACR (atelier de création radiophonique) de France Culture, qui invite David Christoffel pour « Avec Tarkos dans le titre » (le 13/05 à 19h). Et les formats « classiques », type table ronde, où l’on observera avec attention les tentatives de cerner ces formes contemporaines qui ne sont ni de la vidéo, ni de la musique, ni de l’art performatif, et encore moins de la littérature multimédia, mais un mélange aventureux autour des mots (et de leur extension sonore). A écouter donc, « Musique et poésie », table ronde où David Sanson, rédacteur en chef de « Mouvement » (revue associés au festival) convoquera les poètes Anne-James Chaton et Jérôme Game à réfléchir, au côté du musicien Frédéric Aquaviva (collaborateur d’Henri Chopin et Isidore Isou) et de Guillaume Loizillon, du label Trace, aux relations de la poésie au texte, de la musique au son, le dernier jour du festival (17/05, 16h). Et puis, il y a les valeurs « montantes », type Jérôme Game (dont poptronics vous a déjà dit du bien) ou encore l’inclassable et prolifique Alvaro García de Zúñiga. Né en Uruguay et citoyen du monde (du Brésil à l’Argentine, pour arriver en France puis le Portugal), passé du violon contemporain au théâtre sériel, cet « individu dans une mer d’individus » (c’est lui qui le dit), propose pas moins de sept performances ce week-end. Pour finir, la mise en scène (qu’on n’a pas vue mais qui donne envie) de Jean Boillot, à partir d’un mélange de la Phèdre de Racine, de textes sur la mémoire d’Olivia Rosenthal et des transformations sonores de David Jisse : « Projet Théramène ».
Il faut qu’on parle, naturellement !
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