Première chronique NextGen du net-artiste David Guez pour poptronics, soit la vision d’un inlassable expérimentateur des réseaux, qu’ils soient sociaux, artistiques, scientifiques ou technologiques.
"Anges inséparables", partie de l’installation d’Esther Shalev-Gerz "La maison éphémère pour Walter Benjamin" (2000), en ce moment au Jeu de paume.
© Esther Shalev-Gerz, courtesy galerie Baudoin Lebon, ADAGP
< 17'03'10 >
NextGen, par David Guez
L’expérience est une valeur sûre, elle est l’identité même de l’action de l’artiste, permet l’erreur, la sublime. De plus, ce mot a une qualité étonnante : il est « histoire » ou « devenir ». Dont acte d’une proposition qui sort du tryptique « blog.tweet.facebook » : NextGen, une chronique, qui fait effet panoptique de ces flux qui nous traversent en merveilleux contemporains contemplatifs, un peu naïfs et parfois féroces que nous sommes. Au fait, qui sommes-nous ? Cette question peut se prendre à toutes les particules, moi, vous, eux, les autres, les voisins, les morts, les vivants, tout les écosystèmes, toutes les projections. Où ? Dans le réseau, via le réseau ou plutôt ‘les réseaux’, une forme plurielle anonyme qui se pose aujourd’hui en hypothèse d’une prochaine étape de l’évolution. Étrange d’y être donc, depuis le début, d’y tremper jusqu’au cou et de se retirer ici, encore dedans, pour faire des points, peut-être des ponts. Aujourd’hui une expo de Freud, ce soir le chapitre d’un livre sur la pensée Prigogine, entretemps une expérience inédite d’écriture à quatre mains sur Facebook avec une inconnue, demain, un Dorkbot sur les objets communicants puis l’expo extraordinaire de l’artiste Esther Shalev-Gerz, « Ton image me regarde !? » au musée du Jeu de paume (jusqu’au 6 juin). Entretemps encore, mais un autre, la résolution d’un problème concret concernant le dépôt d’un brevet pour l’invention d’un objet low-tech communicant, l’écriture d’un algorithme sur un hypermoi qui nous remplacera en temps voulu, ou la production d’une application mobile autour de la réalité augmentée sonore. Nous serons partout où nous pourrons être parce que c’est ce que nous sommes, avec bonheur. Ici, on fera donc l’ami qui passe par hasard pour discuter du temps qu’il fait, à prendre au sens large et multiple, évidemment. Une première idée qui travaille depuis peu : quelle est la limite de l’expérience ? Concrètement, jusqu’où pouvons-nous nous projeter dans les tentacules des réseaux sociaux et en sortir indemnes ? On y joue notre vie intime au plus haut degré et devant (ou derrière) son écran, ce panorama du monde est un gouffre sans fin, d’un point de vue affectif s’entend. Jouons le jeu, il en vaut la chandelle, au sens où il déterminera certainement l’analyse de nouvelles formes de communication qui sont les fondements d’une prochaine façon de vivre l’autre, de le sentir, de l’approcher et de partager. Parce que Facebook ne peut se passer de ces expériences (et même si j’en ai fait un portrait machiavélique en son temps ), voici quelques idées à développer : — L’autre portatif (rassurant, aimant, non polluant, non engageant, libre et serré au corps mental). Je vous laisse cogiter pour terminer sur ce titre d’un livre du philosophe Giorgio Agamben, écrit en 1990 : « La communauté qui vient, théorie de la singularité quelconque »… Prochaine chronique : Polanski 2.0
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