Pop’live, le tour des concerts et soirées à ne pas rater pour la quinzaine à venir.
Le grand retour de Leila, le 23 mai au Social Club, au moment où sort son nouvel album. © DR
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Revoilà le pop’live de poptronics, le meilleur des sorties et concerts quinzomadaires, parfaite alternative aux rouleaux compresseurs cannois et tennistiques du moment.

Raouts électroniques

L’actu électro est phagocytée par l’anniversaire du Rex Club. Sauf que le Social Club propose aussi une programmation aux petits oignons, avec une Warp Party immanquable (le 23) marquée par le retour de l’Anglo-Iranienne Leila, protégée de Björk, qui sortait l’excellent « Like Weather » en 1998, sorte de « Persepolis » électro-mélancolique et présentera son nouveau disque « In The Meantime ». Kenny Larkin, le vieux grigou de Detroit, conclura la soirée avec un set techno a priori martial. Le 24, soirée anniversaire de Get The Curse (audioblog pointu dont les mixes à télécharger valent le détour, comme le très chouette Danton Eeprom), avec un set d’Andrew Weatherall, parrain de tout un pan de l’électro en noir et blanc. Le 31, l’excentrique starlette Tiga mettra tout le monde d’accord, branchés et clubbers endurcis, avec ses tubes 80’s et rigolos.

Ce soir 19 mai, direction la Flèche d’Or pour le premier concert français de Skeletons & The Kings of all Cities, avant-pop telle que définie par le label Ghostly (un morceau figurait sur l’épatante compilation « Idol Tryouts 2 », et on ne s’en est toujours pas remis). Le lendemain au même endroit, les fans de Le Tone iront écouter les carnets de voyages (en Inde) de leur idole. Le 26, inutile de grimper la rue de Ménilmontant pour le concert des laborieux Midnight Juggernauts à la Maroquinerie, complet depuis belle lurette. Ceci dit, on y montera le 28 goûter aux compositions des jeunes Bordelais Adam Kesher et tester par la même occasion Pivot, la nouvelle signature rock de Warp.

Le 23, en ouverture du Web Flash Festival, au Centre Pompidou, Signal, soit l’alliance de Carsten Nicolai (connu aussi sous le nom d’Alva Noto), Frank Bretschneider et Olaf Bender, tous les trois musiciens et artistes visuels allemands, devrait produire une performance expé minimale sur fond d’images vrillées. Le lendemain, soirée de clôture du festival Mal au Pixel à Mains d’Œuvres, avec Mika Vaino, moitié toujours impavide de Pan Sonic. Live ou Dj set ? Dans les deux cas, gare aux oreilles, le garçon est réputé pour ses jets de rythmiques concassées.

Vous en avez marre de l’électro expé ou pas très gaie défendue régulièrement dans ces colonnes ? Le concert de Vive la Fête (Flèche d’Or, le 30) est fait pour vous, ses grosses ficelles électro-claques vous raviront, et les déhanchements de la gironde chanteuse aussi. A moins que le sous Hot Chip des Londoniens Metronomy ne vous tente (Nouveau Casino, le 30). Enfin, ceux qui veulent être au fait du buzz seront au Nouveau Casino le 20, avec une triple affiche ultratendance : Santogold, Das Pop et Poney Poney.

Rock tendance buzzé

La quinzaine rock est marquée par la venue du groupe le plus buzzé du moment, MGMT. Leur concert parisien de février a eu beau être calamiteux et leur disque très moyen, un Bataclan complet les attend (le 28), avant un Zénith avec Kings Of Leon en juillet. Quitte à tester un groupe qui monte, filez plutôt ce soir au Trabendo voir Vampire Weekend et son recyclage de rock ouest-africain à la sauce new-yorkaise. Ou encore, fréquentez avec assiduité le festival Super, du 22 au 25 mai, au programme très poptronics, entre autres les punks 8-bit Crystal Castles et la nouvelle sensation électro bullshit Fuck Buttons (Trabendo, le 22), nos freaks favoris Animal Collective (Alhambra, le 24) ou les Britanniques Tunng qui ont récemment renversé Art Rock (Trabendo, le 27).

Pour les amateurs de grosses guitares, direction le Nouveau Casino le 21 avec les Américains Pissed Jeans (rock nerveux, qui singe les premiers Nirvana) et Growing (rock mou) et les Japonais Boris (rock lourd). Le lendemain, toujours au Nouveau Casino, ambiance plus potache avec les minots Operator Please, dont le tube indie « Just A Song About Ping Pong » illustre autant les préoccupations philosophico-esthétiques qu’il fait un bien fou. Le 23 à la Flèche d’Or, le recycleur en chef Pop Levi présentera son nouvel album « Never Never Love » (à venir en juillet chez Ninja Tune), un pas en avant pour ce jeune Britannique qui délaisse (ouf !) les fantômes 70’s (et son obsession pour Marc Bolan) pour une pop aux rythmiques urbaines. Le single est plutôt imparable. A noter encore, la tentative de retour des excellents Mabuses (Café de la Danse, le 21), groupe indé 90’s curieusement jamais réhabilité, des Young Gods, dont on vous parlait récemment (Boule Noire, le 28), et du vieux briscard Bob Mould (Café de la Danse, le 30), figure historique du hardcore américain avec Husker Dü puis du punk-noise avec son projet Sugar, qui continue à composer des chansons brutes et pas rangées des voitures. Et pour finir, deux concerts à ne pas rater : The Black Keys (Bataclan, le 27), dont le garage-blues cradingue vient de passer à la moulinette de Danger Mouse sur leur dernier album (« Attack & Release ») , et The Chap (Batofar, le 29), des Britanniques excentriques que deux excellents albums n’ont pas suffi à faire sortir d’un semi-anonymat. Le troisième s’appelle « Mega Breakfast », et c’est du rock hybride comme on l’aime.

Pop Levi - « Never Never Love » (2008) :



Chiche expé

Petite quinzaine expé : on relève la soirée « In Famous Cartilage » du 21 mai, fusion de cœur in famous/Cartilage Records qui convie le freak frac débridé de l’Argentin Dick El Demasiadoet le karaoké pop du Japonais Kishino Yuichi (aka La Veuve Moustachue). A noter aussi, le retour du groupe noise français culte des années 90 Sister Iodine, avec Sister SS ( !? ) en première partie (Instants Chavirés, le 24) et, toujours à Montreuil, les dix ans du label parisien Potlach, avec notamment l’électronique expérimentale de Toshimaru Nakamura associée au saxophone de Jean-Luc Guionnet et le Néerlandais Cor Fuhler et son piano préparé (Instants Chavirés, les 29 et 30).

Divas folk et songwriters

Les concerts de Cat Power sont devenus au fil des ans de véritables cérémonies pour fans transis, ce qui peut les rendre (très) agaçants (d’autant que Chan Marshall passe parfois à côté de son sujet). N’empêche elle demeure une référence folk, devenue l’une des influences majeures de la scène actuelle (d’Emily Jane White à Joanne Robertson, pour parler des dernières venues), et on fera quand même le détour par l’Olympia le 1er juin, pour profiter live des reprises de son récent « Jukebox ». On souhaite à Scout Niblett (Maroquinerie le 24) plus de chance que pour son concert de l’automne dernier au Nouveau Casino, où des plantages techniques à gogo avaient engendré un concert assez punk ! Le 26 on ira serrer la louche à Mugison, le roi du boogie islandais (véritable star dans son île, et par ailleurs fondateur du festival Aldrei fór ég sudur) à la Flèche d’Or. A noter enfin, la venue de William Grant Conspiracy, avec Howe Gelb, tête pensante du légendaire Giant Sand, en guest (Nouveau Casino, le 19) et le Lo-Fi festival (Maroquinerie, du 20 au 23 ), avec entre autres Jesse Sykes, Black Mountain, Lonely Dear ou Piers Faccini. Le 21 soirée « Helsinki mon amour » avec quatre groupes finlandais à découvrir à la Flèche d’Or.

Mugison, dans un extrait de « Screaming Masterpiece », documentaire consacré à la scène islandaise :

benoît hické et matthieu recarte 

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