Pop’live, le tour des concerts et soirées à ne pas rater pour la quinzaine à venir.
Poni Hoax de retour à la Maroquinerie, avant les premières parties pour Franz Ferdinand. © DR
< 02'06'08 >
Sortez ! Des concerts, pas du foot !

Malgré l’Euro de foot, les organisateurs de concerts et soirées ne baissent pas les bras : c’est du lourd qui débarque cette première quinzaine de juin.

Trois festivals et une révolution

Outre le retour de Radiohead en France (concerts ultracomplets à Bercy et à Nîmes), la quinzaine musicale sera littéralement aspirée par la troisième édition de Villette Sonique (du 3 au 8), un plateau de choix, éclectique et sans œillères, même si on peut regretter qu’il soit un peu moins labellisé « découvertes » (on a déjà beaucoup vu Zombie Zombie ou The Go ! Team à Paris). Au menu : concerts de prestige (Devo demain soir, Pan Sonic et Throbbing Gristle le 6 ou les rarissimes héros noise Shellac le 7 pour une carte blanche à Steve Albini) et performances en plein air et donc gratuites (Chromatics le 7, Dan Deacon le 8).

Devo - « Mongoloid » live en 1978 :



Aux mêmes dates mais un peu plus bas, sur le canal Saint-Martin, la deuxième édition de Filmer la Musique se déroule au Point Ephémère. Organisé par le collectif MU, ce festival est le rendez-vous des amoureux de docus musicaux, agrémenté en complément idoine des concerts des nouveaux venus Pivot et Born Ruffians (le 3), de Trans Am (le 4) et de Awesome Color (le 6). On y revient dès mardi.

Toujours pas remis de sa récente prestation à l’Alhambra, les amateurs de Pascal Comelade suivront de près Music For Toys (du 12 au 14), troisième festival de la quinzaine au Divan du Monde, au Glaz’art et à la librairie Le Monte-en-l’air. Des musiciens (dont David Fenech) feront joujou pour le plus grand plaisir des fans de délires déconstruits. Une jolie rêve party transgenre (du folk à l’electronica) dédiée aux guitares d’enfants, xylophones et autres pianos-jouets.

Et puis, soirée pour en finir avec Mai 68 le 14 à la Bellevilloise, avec le retour de deux légendes britanniques, Arthur Brown et White Noise (on y revient).

Rock : poids lourd et confirmations

Hâtivement comparés à Battles pour leur rock de précision, les Tapes’n’Tapes reviennent avec un nouvel album (« Walk It Off ») marqué Echo & The Bunnymen sans perdre de leur puissance de feu scénique (demain soir au Nouveau Casino). Le même soir, Poni Hoax fait un retour triomphal à la Maroquinerie (complète depuis belle lurette) avant d’assurer quelques dates de la prochaine tournée de Franz Ferdinand. Le gang de rockers français lettrés et déjantés a pris de la bouteille et semble bien parti pour récolter les dividendes de toutes ces années de vaches maigres (nouvel album « Images of Sigrid »).

Poni Hoax - clip de « Antbodies » réalisé par Maria Ziegelböck :



Malgré l’air du temps, Stephen Malkmus se refuse à reformer Pavement, totem du rock indé américain 90’s, et s’acharne à sortir des albums solo de milieu de gamme non exempts de coups de génie comme ce « Real Emotional Trash » de dix minutes sur son dernier disque (Maroquinerie, le 4). Autre fleuron 90’s mais français cette fois (Angers, Maine-et-Loire), Les Thugs ont cédé, eux, à la reformation. Mais c’est pour la bonne cause : les 20 ans de leur label (américain), rien moins que Sub Pop, maillon essentiel du grunge. Sept dates en France, une à Seattle et c’en sera fini du « No Reform Tour » d’un groupe superbement snobé ici quand les stades US lui ouvraient les bras. On en reparle longuement le 12 pour leur passage à la Maroquinerie. Le même soir à la Flèche d’Or, concert de la nouvelle signature de Ninja Tune, sur son label rock Counter Record : The Death Set se sont taillés une réputation de trublions soniques, prévoir donc des gigotages intempestifs à la Tryphon Tournesol !

Entre-temps, Nick Cave sera revenu à Paris (Olympia, le 9), quelques semaines après un formidable concert tout d’énergie rock (double batterie et guitare au poing) au Grand Rex, prétexte à l’exhumation d’une série d’incunables de « Your Funeral, My Trial ». Ou comment rebondir brutal quand tout le monde attend les balades à succès.

Ricardo n’est pas mort, sale et méchant

Le mois de mai fut tellement riche en propositions dansantes que cette quinzaine permettra au clubber de reprendre des forces avant de mettre les voiles vers le Sonar. Relevons tout de même le retour des délirants Puppetmastaz au Social Club le 4 (attention : en version réduite). Le 5, impossible de ne pas assister au retour des Allemands mélancoliques The Notwist à la Maroquinerie (c’est complet, on y revient quand même). On se télétransportera ensuite au Rex pour le set de Frankie Knuckles himself, DJ new-yorkais disco-culte qui revient aux affaires avec un remix de Hercules & Love Affair (live le 8 à la Cigale, d’ailleurs).

Le 7, on peut commencer la soirée avec la disco clinquante des Nantais Minitel Rose à la Flèche d’Or puis filer au Social Club pour la prestation nettement plus sévère de Marc Romboy (techno de haut vol), avant de se lover dans les rythmes martiaux de Ricardo Villalobos (soirée We Love Sonique à la Grande Halle de la Villette).

On reviendra sur le festival Seconde Nature à Aix-en-Provence les 6 et 7, dont poptronics est partenaire (Monolake, Laurent Garnier, Dan Deacon, Miss Kittin, Chloé...). Mais réservons dès maintenant la soirée du 13 au Point Ephémère pour le joint-venture Kill The DJ/D-i-r-ty. « Morts, sales et méchants », c’est son nom, réunira les premiers lives parisiens de DJ Chloé et Discodeine et des sets de Krikor, Pilooski et Ewan Pearson.

Roucoulades pop

Dans un registre nettement plus doux, Cooperative Music convoque ce lundi soir à la Flèche d’Or quelques-uns de ses meilleurs poulains : Beach House et Fleet Foxes, excellent quintet de Seattle signé sur Sub Pop. Enfin, le 6, Isobel Campbell et Mark Lanegan roucouleront à la Cigale après leur très bon album « Ballad Of The Broken Seas ».

benoît hické et matthieu recarte 

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