Pop’live, le tour des concerts et soirées à ne pas rater pour la quinzaine à venir.
Of Montreal, chouchou foutraque maison, le 8 au Point Ephémère. © DR
< 06'05'08 >
Sortez ! En mai, fais les lives qui te plaisent

Peu après 21 heures, hier lundi, la clameur n’a d’égale que l’attente (dix ans) lorsque Beth Gibbons, Geoff Barrow et Adrian Utley, accompagnés de leur trois musiciens, foulent la scène du Zénith. Lassé des reformations en cascade dont l’époque est coutumière, on attendait de pied ferme Portishead, en concert (ultracomplet) à Paris. « Third », sorti la semaine dernière, est venu balayer les derniers doutes : Portishead est vivant, mieux, il va de l’avant. Le public fervent est complètement tendu vers ce petit bout de femme qui, dix ans presque jour pour jour après le dernier concert du groupe dans la capitale, va à nouveau renverser Paris. Portishead fait plus que maîtriser son sujet. Superbement réarrangés, les incunables 90’s (« Mysterons », « Sour Times », « Glory Box », « Roads », « Over » ou encore un « Wandering Star » guitares-voix magnifique de dépouillement) nourrissent une bonne moitié du concert, le reste étant dédié à la polyrythmie à l’œuvre sur « Third ». Les nouveaux morceaux construisent les moments les plus époustouflants, Adrian Utley orchestrant crânement un sabbat quasi-techno. Malgré les projections pas toujours pertinentes accaparant le fond de scène, l’essentiel est là : Portishead est ressuscité (dernière date ce soir).

Portishead - The Rip live au Zénith le 5 mai :



Forcément, après ça, la quinzaine à venir paraît un peu terne en matière de concerts, la faute aux « ponts ». Reste la brochette de festivals haut de gamme type Nuits Sonores à Lyon (à partir du 7), 20 ans du Rex à Paris, et Art’Rock à Saint-Brieuc, où poptronics proposera une forcément pointue sélection de clips.

Réveil électro

Désormais plus important raout électronique en France, les Nuits Sonores investissent Lyon pour quatre jours et cinq nuits enfiévrées, pour une sixième édition consacrée à Berlin, qui voit venir Einstürzende Neubauten (qui ne se déplace plus que pour un cachet exorbitant avoisinant les 20000€), le 11 au Transbordeur lyonnais, le 12 au Bataclan parisien. A voir entre autres Fairmont, Underworld, Wire, Jeff Mills et Twisted Charm (le 7) ; une battle Agoria v/s Laurent Garnier, Heavy Trash, Battles, Antipop Consortium, DJ Food et Mary Weiss, ancienne diva des Shangri-Las (le 9) ; Roy Ayers, Chloé, Buzzcocks et Robots In Disguise (le 10).

Autre temps fort de mai, l’anniversaire du Rex : le club parisien fête vingt ans d’activisme en conviant le ban et l’arrière-ban de la planète électronique. Le 7, on retrouvera le revenant Joachim Garraud guéri de ses errements Guetta-esques pour une soirée bien nommée (Back In Time). A voir le lendemain, une moitié des vétérans Tiefschwarz avant la soirée VIP du 16 : Modeselektor, Agoria, Boys Noize se déchaîneront sur les visuels des Berlinois Pfadfinderei (on y revient).

Pfadfinderei et Modeselektor - « Concrete Jungle », extrait du DVD « Labland » :



Et sinon, c’est la dernière tournée de Prefuse 73, Scott Heren ayant annoncé qu’il abandonnait son projet hip-hop électronique pour se consacrer à Risil, toujours sur Warp Records (la Maroquinerie le 7, Opéra de Lyon le 8). Para One est lui au Social Club le 9, de retour de Coachella, en pleine préparation de son premier film après avoir composé la BO de « Naissance des pieuvres » l’an dernier. Un « Kararocké » Mai 68 plus tard, c’est de saison (Social Club, le 12), on filera écouter Mika Vainio (moitié de Pan Sonic) qui fait une petite pause en DJ de luxe au Point Ephémère le 16 (dans le cadre du festival Mal au Pixel et de la saison finlandaise).

Le 15, retour au Social Club pour le live de la nouvelle signature de Kill The DJ, les Parisiens Remote, qui présentent leur album « Dark Enough », exercice de techno noir et blanc très réussi. Chloé aux platines ensuite pour une prestation intimiste (après les Nuits Sonores et avant le Sonàr). A suivre enfin, l’électro lo-fi précieuse de Tender Forever (Point éphémère, le 14,) et le performer électro-trash Otto Von Schirach (Glaz’art, le 17) avant la totémisation de Justice le lendemain à l’Olympia.

Rock sans surprise

Les scènes parisiennes sont occupées par des habitués : de l’expérimental gentillet de Xiu Xiu (Point Ephémère, le 10) à la fanfare canadienne Broken Social Scene (Elysée-Montmartre, le 14), en passant par le souffreteux Tom McRae (Nouveau Casino, le 16) ou notre chouchou Of Montreal (Point éphémère, le 8). Côté groupes branchés, rien de rare non plus. Le buzz s’est abattu sur le college rock pourtant faiblard de Blood Red Shoes. A eux de convaincre le 8, à la Maroquinerie. Même constat pour l’ex-Test Icicles Lightspeed Champion dont le rock tendance variét’ nous a laissé froids sur disque, comme celui plus dark de These New Puritans dont il partage l’affiche le 15, à la Maroquinerie toujours. On se laissera plutôt aller à la pop gracile des Belges Girls In Hawaii, dont la tournée fait escale à l’Olympia le 7.

Les glorieux anciens sont toujours sur la brèche. Remis d’une grave maladie, l’ex-Orange Juice devenu crooner à succès (« A Girl Like You ») Edwin Collins est de retour au Nouveau Casino pour défendre son récent « Home Again » (le 6). Le lendemain, c’est le concert annuel ou presque de Jonathan Richman, inventeur avec ses Modern Lovers d’un univers naïf et ligne claire sous haute influence Velvet Underground (Nouveau Casino, le 7). Et le 12, les toujours déjantés Fleshtones (historiques du garage américain 70’s) donneront leur 5000ème (au moins) concert français à la Locomotive (Napalm Death le lendemain pour le fun). Enfin, la venue des protéiformes Ween est toujours l’occasion d’une réunion énamourée de fans, le groupe bénéficiant d’un culte qui se vérifiera une fois de plus le 11 à la Maroquinerie.

Ween en plein délire, « Buenas Tardes Amigo » (2001) :

benoît hické et matthieu recarte 

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