Hommage à distance pour Steve Jobs, l’ex patron d’Apple mort mercredi 5 octobre. Avec de vraies contributions d’artistes très poptronics inside.
Epitaphe pour Steve Jobs par Chris Marker : "sans lui, IMMEMORY n’existerait pas, ni tout ce que j’ai fait depuis les années 80".
© Chris Marker
< 07'10'11 >
Steve out of Jobs, mort d’une Apple star...
Incroyable et totalement inédit : la mort de Steve Jobs, le 6 octobre, scelle la transformation du bonhomme, déjà passablement gourouïsé de son vivant, en icône intouchable, et à jamais rock star. Depuis que l’Internet a appris le décès mercredi de l’ex-Pdg d’Apple, à l’âge de 56 ans, d’un cancer dont la terre entière avait déjà entendu parler, c’est un déferlement, une gerbe numérique de condoléances et un défilé d’Applemaniaques devant les magasins à la pomme partout dans le monde. On pouvait supputer la vague de sanglots digitaux venus des fans de la firme à la pomme, ceux pour qui l’iPhone, l’iPad et l’iMac ont définitivement changé le monde. Cependant, la réaction médiatique, elle, ne laisse pas d’interroger sur notre rapport au numérique : « La mort de Steve Jobs met un terme à cinquante-six ans d’innovation » (« France Soir »), il est « l’homme qui a changé nos vies » assure « La Dépêche », le « génie visionnaire d’Apple a changé le monde ». Ça, c’était « Libé » hier, via l’AFP. Ce matin, le quotidien s’est rattrapé côté titre (« Steve Jobs manque à l’Apple »), mais n’a pas hésité à en faire toute sa Une (une pomme blanche pleure sur fond noir), privilège jusqu’ici réservé aux grandes figures de la culture ou de la politique, et douze pages ! Heureusement, l’événement a donné lieu à de jolies saillies, des médias officiels comme des Tweetos : « Steve Jobs, iMort » (« la Voix du Nord »), « « One more thing : Steve Jobs de 1955 à 2011 » » (« 20 minutes »), ou encore ce tweet : « iPod - iTouch - iPhone - iMac - iPad - iHeard - iShock - iSad - iTweet ». Mais c’est peu dire qu’on trouve plutôt saumâtre cette levée d’émotions à la ferveur religieuse. Certes, Jobs, cofondateur de la firme de Cupertino et authentique innovateur (design, ergonomie, marketing… et technologie), n’est pas pour rien dans l’histoire de l’informatique. Certes, Apple peut logiquement lui dédier sa page d’accueil (« Apple vient de perdre un visionnaire et un génie créatif ») et proposer d’envoyer ses condoléances à « rememberingsteve@apple.com ». Apple oui, mais nous ? Si Steve Jobs a toute sa place dans l’histoire de l’informatique, gageons qu’un Bill Gates, qui n’y est pas pour rien non plus, n’aura pas autant de gerbes numériques (et réelles…). Loin de nous l’idée de minimiser son talent et sa part dans l’évolution du numérique dans l’économie, la culture aussi. N’empêche, il se trouve bien peu de journaux et de magazines électroniques pour nuancer le portrait du légendaire Steve Jobs… Ne serait-ce que pour apporter un peu de matière au « ridicule » des « sangloteurs sur Twitter » ou quelques infos sur cette déferlante des réseaux sociaux (on renvoie au bon papier du « Parisien » qui notait qu’hier à 15 heures, « Steve Jobs avait été cité dans plus de 5 millions de tweets en moins de 12 heures, et Apple dans 5,5 millions de tweets ». Un seul exemple (avec très joli hashtag) : « Je suis pour honorer les disparitions de personnes célèbres mais qu’on ne me parle pas de "jour historique" #FautPasDeconner ». Alors, Poptronics tente l’étroit chemin de l’hommage sans verser dans la sanctification. Les fans, on l’a dit, sont capables de tout. Du meilleur, comme le logo détourné par un étudiant hong-kongais, du farfelu comme ce Joseph qui a dessiné une pomme de 20km2 « avec deux iPhone et deux jambes » grâce au GPS, et du pire : on pense ici (entre autres horreurs) à la vidéo rapée (et ratée…) de l’hymne à sa sortie d’Apple (qui nous avait échappé au cœur de l’été, mais vaut son pesant de marketing viral…). En revanche, le détournement de la pub d’Apple sur les « Genious » (qui circule énormément sur le Net) pour évoquer les indignés new-yorkais est bienvenue ! La voici : Proches de nous, des artistes ont contribué à la pléthore d’images et photos hommage à Steve Jobs. Le cinéaste Chris Marker signe l’image de ce qui aurait pu être la dernière keynote de Steve Jobs, comme si post-mortem le gourou d’Apple continuait à vendre ses produits, en l’occurrence « l’iDead »… D’ailleurs, à propos de keynote, la messe des Applemaniaques, Jean-Philippe Renoult artiste sonore et pop’chroniqueur, en propose une version sonore légèrement biaisée, celle de la dernière grosse présentation en janvier 2010, pour le lancement de l’iPad. Great, huge, unbelievable… Et si le talent premier de Jobs n’était que celui d’un bon patron aux immenses talents marketing ? Last great Keynote, par Jean-Philippe Renoult : (2mn45) Christophe Jacquet (Toffe), le directeur artistique de poptronics (et fervent admirateur de la pomme) participe lui aussi à sa manière au recueillement... Quant au vidéaste Systaime, il répond par cette jolie pirouette : « Pour le moment, j’ai juste le nom de domaine ;) http://www.steve-jobs-is-not-dead.com/ ». Une réactivité à faire fructifier... On laissera le clic de la fin au Lien du jour (le fournisseur de tous nos pop’geek), qui a repéré le contre-hommage des taïwanais, les mêmes qui nous avaient gratifié d’une extraordinaire remake de l’affaire DSK.
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commentaires
écrit le < 09'10'11 > par <
pierre giner
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I ressuscite Trois employées vont à l’Apple Store de Palo Alto, achever la mise en rayon des nouveaux iPhone 4S. En arrivant à la boutique, elles voient un homme grand et majestueux déposer de nouveaux modèles blancs de l’iPhone 5 sur les tables, tandis que le vigile terrifié prend la fuite.
écrit le < 09'10'11 > par <
pierre giner
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I resurrection La demande d’électricité de divertissement à la maison, qui, selon un rapport Gadget et Gigawatts de l’Agence internationale de l’énergie de 2009, devrait générer la construction de l’équivalent de 200 réacteurs nucléaires de types EPR d’ici à 2030, a trouvé son dieu. Il s’appelle Steve Jobs.
écrit le < 09'10'11 > par <
kk jVC othersystem.net
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Je n’ai pas pleuré non, mais j’aurais pu. Pourquoi ? Qu’en sais-je... Ne vous moquez pas de ces gens qui sont touchés par ce décès. C’est une partie de mon enfance informatique des années 70-80 qui est morte avec ce mec. Ce n’est pas le décès de la personne qui fait mal, mais ce qu’il était : une vision fraîche, volontaire, futuriste et prioritairement humaine dans un domaine qui est l’avenir du monde : la technologie.
Instagram, 15 millions d’utilisateurs et moi, et moi, et moi…
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