Un (saint) Père et passe
La visite papale en Terre sainte éclipserait-elle l’ouverture du festival de Cannes 2009 ? Au sixième jour de sa visite au Proche-Orient, le pape Benoît XVI est sous haute surveillance médiatique. Ses rodomontades en Afrique sur le préservatif et sa décision de réintégrer des évêques intégristes l’ont placé dans une position délicate, l’obligeant à montrer patte blanche dans ce qui est aujourd’hui considéré comme un virage théologique (voire un retour en arrière traditionnaliste). Après la Jordanie et Israël, le pape a franchi mercredi matin le mur de sécurité pour se rendre en territoire palestinien, à Bethléem, Cisjordanie, où il a été accueilli par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Même s’il y prie pour la levée du blocus et confirme son soutien à la création d’un Etat palestinien, Benoît XVI a du mal à se départir d’une image cassante, limite sulfureuse. Côté israélien, l’ex-Jeunesse hitlérienne (enrôlé de force ou pas, la polémique de la semaine...) n’était pas franchement attendu tel le Messie. Même quand Benoît XVI dépose un message de paix dans le mur des Lamentations, il ne fait que suivre les traces de Jean Paul II. Et quand il prononce un discours sur la Shoah, le fait qu’il ne demande pas pardon est interprété comme un recul par rapport à son prédécesseur. Quant au vocabulaire qu’il emploie, il est hautement suspect : pour évoquer les victimes de la solution finale, il parle de juifs « tués » (plutôt qu’assassinés). Bref, les populations musulmanes et juives doutent de sa capacité à rassembler de façon œcuménique les religions, malgré les gestes apparents de bonne volonté (planter un olivier avec Shimon Peres, déposer un message de paix dans le mur des Lamentations, enlever pour la première fois ses chaussures rouges pour pénétrer dans la mosquée du Dôme du Rocher, troisième lieu saint de l’islam à Jérusalem-est). Même LCI focalise sur les « couacs » de sa visite, tandis que « Libération » souligne son « trop » grand silence au mémorial de la Shoah... La moisson politique du pape en Terre sainte, malgré les déclarations du Vatican, qui présentent son périple comme un pèlerinage et une visite pastorale, entre processus de paix en rade et dialogue intereligieux en recul, paraît pour l’instant étique. Mission impossible ? Guillaume-en-Egypte, lui, a trouvé l’alternative : et si la papauté avait une responsabilité dans l’affaire (controversée) de l’oreille coupée de Van Gogh ? « Le Figaro » avait sorti les recherches de deux universitaires allemands selon lesquels, ce n’est pas Van Gogh lui-même mais Gauguin qui serait l’auteur de l’attentat au fameux appendice artistique. Et si l’oreille coupée devenait elle aussi une relique ? On voit bien que Guillaume n’a pas fait son catéchisme mais l’hypothèse, pour farfelue qu’elle soit, n’est pas totalement dénuée de sens...
Cybernétique en papillotes
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