Rien que le refrain donne envie de s’encarter immédiatement à la CGT. Sur fond d’accordéon (ou ce qui y ressemble) et d’un vague karaoké entonné par cinq guignols en costard-tailleur, voilà ce que ça donne : « Hey fontionnaire, faudrait te taire, t’en fous pas une mais tu touches quand meme ta thune, hey fonctionnaire, faudra t’y faire, comme les copains tu vas te mettre enfin au turbin » hinhin.

Encore une vidéo sur Dailymotion qu’un groupe de jeunes gens que le nivellement social par le bas et la remise en question des zacquis comme on dit ne gêne manifestement pas (ou s’agit-il d’une truc über second degré qui nous aurait échappé, dis donc ?), avec des quais encombrés, une fausse voix de la SNCF qui annonce « seulement », ce que c’est drôle, « cinq heures de retard », les « paroles » qui s’affichent à l’écran.

« 10h du mat, c’est mon premier café, PC toujours pas allumé », mais pas de souci « mon boss dort à côté ». Ou encore le collègue qui envoie des mails pour se marrer, « michelle les gros nénés a eu qu’un CDD », les lecteurnautes excuseront l’éventuelle imprécison de la citate mais on a eu le courage de ne l’écouter que deux fois (ce qui menace de rester dans la tête toute la journée, car comme tous les petits airs lancinants, eh bien ça lancine). On se finit avec l’inévitable, « il est 16 heures, je commence à remballer », ahahahah, si tu t’emmerdes changes de travail, rends-moi mon métro et le tout à l’avenant. Bien.

En phrase-clé, c’est marqué « politique et société » avec ce petit conseil qui sent bon son poujado-néo réac : « Chantons cette chanson sur les quais, dans les files d’attente, à nos amis fonctionnaires et autres qui vont nous pourrir le mois de novembre ». ’Tain, elle est où, l’Internationale, sur le Web ?

emmanuèle peyret