Hacktivisme vert, mode d’emploi : les initiatives artistiques se multiplient pour tenter d’influer sur l’accord espéré contre le réchauffement climatique au COP15 de Copenhague.
Hacktivisme vert, mode d’emploi : les initiatives artistiques se multiplient pour tenter d’influer sur l’accord espéré contre le réchauffement climatique au COP15 de Copenhague.
Visualiser en volume une tonne de CO2, soit ce que rejette en un mois un Européen, c’est le CO2 Cube installé pendant la durée de la conférence à Copenhague par Millenium Art. © DR
< 17'12'09 >
COP15, l’art hacktive l’urgence climatique
A 48 heures de la fin de la conférence sur le climat à Copenhague, l’ambiance tourne vinaigre. Le bel espoir suscité par la prise de conscience planétaire des conséquences désatreuses du réchauffement climatique est-il mort-né ? Les artistes, hacktivistes et autres trublions participatifs du réseau n’ont pourtant pas ménagé leur peine, à coups de campagnes virales (pétitions à gogo, informations temps réel et manuels du parfait manifestant) et d’actions sur place. Et parce que les grands débats diplomatico-économiques Nord-Sud sont plutôt difficiles à suivre, poptronics vous offre une petite sélection en images de cet hacktivisme à la sauce verte. Les Yes Men montrent le (mauvais) exemple Honneur aux « anciens », les hacktivistes de la première heure, on a nommé les Yes Men, qui, on le savait, préparaient une action à Copenhague, comme toujours dans le plus grand secret. Les spécialistes du canular artistico-militant ont encore frappé, apportant leur lot de confusion en début de semaine en se substituant au gouvernement canadien pour annoncer un plan de réduction des émissions de CO2 plus qu’ambitieux en leur nom (40% d’ici à 2020). Comme à leur habitude, le simple recours aux moyens de communication du moment, faux sites officiels et annonces idoines ont suffi à déclencher des réactions en cascade. Premier pris au piège, le gouvernement canadien qui s’en est aussitôt pris à l’ONG canadienne Equiterre, sans aucune autre forme de preuve. Les Yes Men ont depuis révélé et ouvertement évoqué leur « opération intercontinentale » élaborée avec le concours des Climate Debt Agents, les Agents de la dette climatique, et le concours de la branche danoise d’ActionAid. La « réponse » aux propositions canadiennes, par la représentante du (faux) comité climat de l’Ouganda : La Petite Sirène en colère contre Monsanto Le géant Monsanto une nouvelle fois primé, pas pour la qualité de ses graines transgéniques mais en tant que pire lobby à Copenhague, c’était le prix promis par « la Sirène en colère » décerné le 15/12. Pour faire monter la sauce, une petite animation partagée sur Youtube : Une tonne au cube de CO2 flottant A Copenhague est installé sur le lac Saint-Jörgens un énorme cube réalisé à partir de douze containers marins empilés sur 8,20 mètres de hauteur, manière de figurer une tonne de CO2. Pourquoi une tonne ? Parce que c’est un mois d’émissions de gaz à effet de serre chez un Européen, et quinze jours chez un Américain. Le projet, signé de l’agence événementielle multimédia Millenium Art, en partenariat avec les Nations Unies, ambitionne de permettre à chacun de visualiser l’effort demandé à tous pour faire durablement changer le climat. Mise en place du Millenium Art CO2 Cube à Copenhague : Le CO2 Cube en images à « Hopenhagen » : Il tombe des ours polaires Les activistes de Plane Stupid utilisent des méthodes choc pour faire passer le message : avez-vous vraiment réfléchi aux conséquences d’un vol en avion sur l’environnement ? Ce petit film réalisé par Daniel Kleinman (agence Mother) l’illustre à sa façon : un vol européen standard produit plus de 400 kilos de gaz à effet de serre par passager, c’est-à-dire le poids moyen d’un ours polaire… Un internéthon pour sauver la terre… Ça ressemble à notre opération télévisée nationale pour aider la recherche contre les myopathies mais ça se passe sur l’Internet, avec à la clé des discussions entre contributeurs. The People Speak, le collectif londonien à la base de ce projet, a pour ambition de construire une « pyramide de fonds pour sauver la planète » : chaque participant donne 10 dollars et obtient en contrepartie la possibilité de discuter et choisir les actions pour dépenser l’argent recueilli. Malheureusement, à deux jours de la clôture de COP15 (le diminutif de la conférence de Copenhague), seuls 99 internautes ont souhaité participer au jeu… Pas de quoi sauver un ours polaire… Viens chez moi, j’habite chez un artiste Les artistes sont aussi dans les bons plans participatifs. Copenhague est « fully booked » du fait de l’afflux de milliers d’officiels et d’ONG ? Qu’à cela ne tienne, la plate-forme d’art-réseau danoise Wooloo.org a organisé un gigantesque plan d’hébergement (impossible sans recourir à Internet). Depuis juin, l’opération « connecting climate guests with danish homes » a permis de loger près de 3000 activistes du climat dans la capitale pendant la durée de la conférence. Qui a dit que l’art ne servait à rien ?
Papillote à l’âge du Faire
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