Pop’live, le tour des concerts et soirées à ne pas rater pour la quinzaine à venir.
La pochette du nouveau Black Dice détourne les Yardbirds mais musicalement, le trio new-yorkais verse toujours dans l’exploration expérimentale (ce soir, Point Ephémère). © DR
< 07'05'09 >
Sortez ! Arrêtez de télécharger Arditi
Le joli mois de mai a bien commencé. Tordant le cou aux idées reçues, l’UFC-Que Choisir ? vient de révéler que l’industrie du disque ne souffrait pas autant qu’elle voulait bien le dire du téléchargement illégal. N’en déplaise à Pierre Arditi et à la rive gauche (caviar). Pendant que l’Assemblée rejoue la patrie (culturelle) en danger, dans les salles, c’est la bousculade. Sélection express pour les quinze jours à venir. Favoris Difficile de passer à côté : Warp, le label de Sheffield, souffle cette année ses vingt bougies. Deux décennies d’expérimentations qui ont inventé une post-techno mentale. D’Aphex Twin, Plaid et Squarepusher hier à Rustie, Pivot, Battles, Tim Exile ou Clark aujourd’hui, cette généalogie constitue un imposant patrimoine au carrefour de la pop et de la musique savante. L’anniversaire prend la forme d’une tournée mondiale qui démarre à la Cité de la Musique les 8 et 9/05 (avant New York, Tokyo, Londres et Sheffield). Deux soirées au casting impressionnant (on y revient demain), on déplorera juste l’absence des vétérans Marc Bell (LFO) et Boards of Canada. À noter, deux grands retours, ceux d’Aphex Twin (un nouvel album promis avant la fin de l’année) et de Seefeel, grand groupe précurseur du son électro-noise du début des années 90 un peu oublié. Aphex Twin - « Windowlicker » (1999), réalisé par Chris Cunningham : Jeffrey Lewis gagne à être connu. Il gagnerait même à être reconnu pour ce qu’il est : l’un des tout meilleurs songwriters de sa génération (il a 33 ans), aux textes sarcastiques, oniriques ou terriblement crus dans la droite ligne d’un Jonathan Richman ou d’un Daniel Johnston. Dessinateur, conteur, chanteur et musicien, Jeffrey Lewis, ancien de la flibuste antifolk new-yorkaise de la fin des années 90, est du genre boulimique (une vingtaine d’albums et EP’s et de multiples collaborations). Mais loin de toute surchauffe, entre country dilettante, ballades folk et poilades garage, il vient de commettre son disque le plus accessible sinon le meilleur, l’addictif « ’Em Are I » (Maroquinerie, 10/05). Jeffrey Lewis & The Junkyard – « To Be Objectified » : Quand la poésie sonore (basée sur la répétition) d’Anne-James Chaton rencontre le rock urgent et érudit de The Ex (par le biais de son guitariste Andy Moor), cela donne une collision brutale et chaloupée, propice à toutes les dérives. Les deux sont unis depuis longtemps dans cette drôle de joute, interpénétrant les signes, les rythmes et les mots. Si l’on y ajoute les sculptures électroniques d’Alva Noto, expert en broderies, cela peut donner un moment de pure magie (« Décade », le 14/05 à la Fondation Cartier, dans le cadre des bien nommées Soirées Nomades). On aime bien le collectif grenoblois Coming Soon, qui connaît depuis l’année dernière un réel engouement critique et public grâce à son univers sincèrement bordélique et attachant. Sur scène comme sur disque, leur faux folk fait des merveilles, en partie grâce à leur chanteur principal, le charismatique (et géant) Howard Hugues. C’est lui qui insuffle aux chansons de Coming Soon des envolées rock clairement inspirées par The Only Ones et sa voix d’ange, Peter Perrett. Howard Hughes délaisse aujourd’hui ses camarades de jeu pour quelques dates en solo (le 14/05 au Café de la Danse). Pour finir, dans la catégorie barbes emmêlées qui (dé)chantent, on demande cette quinzaine Dan Auerbach. Le chanteur guitariste échappé des Black Keys américains (Ohio), sur son premier album solo, « Keep It Hid » (sorti en février), chevauche les seventies à cru et remonte aux racines : gospel, bluegrass, country, boogie et une bonne tranche de blues pour enrober le tout ; entre les BO d’O’Brother, d’Easy Rider et Creedence Clearwater Revival. Le XXIe siècle n’existe toujours pas (le 18/05 au Trabendo, on en reparle). Nouvelles têtes Valeurs sûres Retours gagnants
L’émoi EMA
Tous les sons sont au Sonic Protest 2015 Sonic Protest 2023, du bruit et des fureteurs Clermont 2020, le court du jour 4 : « Acid Rain », un rêve de rave L’onde Bowie Ryoichi Kurokawa, le naturaliste numérique Net culture, quoi de net ? Sortez ! Nurses, Brainstorm, AU, NZCA/Lines, Nuit Ouf #4... Guide de survie musicale pour 2012 |