Voilà, on y est : les festivals de l’été sont avancés. Le Sonar barcelonais va vider les clubs dès ce week-end et le premier embouteillage est prévu fin juin. Les Siestes Electroniques toulousaines (du 25 au 29) reconduisent leur belle formule avec notamment Turzi mais c’est Le Rock dans tous ses états à Evreux qui aura toutes nos faveurs (les 27 et 28, avec l’une des deux dates estivales de la révélation Yeasayer, Danton Eeprom, My Brightest Diamond, Why ?, Foals, Gossip, The Do…), tandis que le Furia Sound Festival, à Cergy-Pontoise les 28 et 29, fait dans le pas très passionnant (BB Brunes, Kaolin, Aaron, ce genre) avec quand même Crystal Castles, Coming Soon et The Heavy. Pour le reste, c’est par ici…

Rock à plein volume

Les guitares vrombissantes prennent le pouvoir jusqu’à la fin du mois. Le 15, le Bataclan résonnera de la sauvagerie industrielle de Ministry pour un dernier tour de piste avant séparation. Le lendemain, place au garage-rock sans grande nuance, c’est le jeu, de The Dirtbombs (Maroquinerie, le 16), avant le concert épouvantail de la semaine : le retour des hardeux fardés Kiss (Bercy, le 17).

Ceux que les guitares sans nuances hérissent iront plutôt voir du côté… du rock français. Au choix le 18, les Nancéens de Kim Novak à la Flèche d’Or ou la soirée consacrée au label Born Bad à la Maroquinerie, avec Frustration, Magnetix et le groupe qui monte : Cheveu. A noter encore, le retour de Paulo Furtado à Paris, avec son gang soul-rock Wraygunn (Maroquinerie, le 20) quelques mois après son énorme prestation solo en Legendary Tigerman, et Lou Reed salle Pleyel (et oui) le 28. Et sinon ? Sinon les bêtes sauvages envahiront la Flèche d’Or le 20 juin : The Wild Beasts, nouvelle signature de Domino, affiche une voix hors norme, celle de Hayden, autant crispante que fascinante (à la Jeff Buckley et Morrissey, donc).

Pour se remettre de toutes ces émotions, on conseille un détour par l’Olympia le 26, où Beirut proposera ses chansonnettes neurasthéniques entre Balkans et butte Montmartre, ou par la Maroquinerie le 24, pour saluer un jeune chanteur français (décidément), Julien Ribot, qui explose une fois encore les codes du genre avec son nouveau disque « Vega ».

« La Chambre Renversée », de Julien Ribot, film d’animation de Julien Ribot et Philippe Massonnet :

Paris en résistance

Côté musiques à danser, c’est à Barcelone qu’il faudrait être pour la quinzième édition du Sonar, l’annuel et incontournable raout electro, orgie de beats et de perf/install multimédias du 19 au 21 (on y revient). On trouvera tout de même, ici et là à Paris, l’occasion de guincher. Le 19, Autokratz, les nouveaux poulains de Kitsuné dont un mini-album est annoncé pour août précédé du single pop-rave « Stay The Same », mettront à sac le Social Club (dans le cadre du mini festival Mixing Clans). Le 21, les Klaxons, mentors de tout cette scène très britannique, feront une master-class aux platines suivis des géniaux allez-allez (l’écoute de leurs mixes érudits n’est pas conseillée, elle est obligatoire).

Le 21, Fête de la Musique boumboumtchak tout d’abord chez Carmen avec la surprise-party Mort au jeunes (s’inscrire fissa sur leur site) puis au Rex où nos chouchous Remote, suivis de Siskid, rappeleront que le dancefloor peut être piégé. Le 26, soirée all-star-games au Social Club puisque Joakim et Principles of Geometry (en DJ set) battront le fer avec les camarades du Dirty Sound System, avant la soirée du 27 où la légende house transalpine Marco Passarani se produira au Rex. Au même moment, Trevor Jackson et Pilooski joueront des coudes au Social Club (soirée Toxic vs Dirty). Fin des hostilités le lendemain avec un set éclectique de Ben Watt, l’ex-Everything But The Girl qui s’adonne depuis quelques années aux joies techno.

Groove velours et enragé

Grand retour de Gnarls Barkley le 17 à la Maroquinerie, pour défendre « The Odd Couple » paru en mars. Le groupe de Danger Mouse n’a rien perdu de sa rondeur depuis le tube « Crazy », et les concerts sont logiquement déjà complets. Mais il reste des places pour Kool Keith le 26 au Batofar. Le roi de l’hétéronyme hip-hop enragé se faisant rare à Paris, il faut courir l’écouter.

Gloutonneries expé

Le 20, l’Eglise Saint-Eustache s’emplira de sons étranges pas très catholiques pour la « Nuit des Nouveaux Arts Sacrés » dès 23h, avec Charlemagne Palestine & GOL qui rechercheront le « son en or », la Winter Family et Antilles, les anciens Sister Iodine qui se chargeront d’achever les bénitiers et les rares grenouilles qui se seraient risqués à venir. Les concerts seront précédés de conférences : « Qu’est ce que le bruit ? » ou « Ré-enchantement du monde par les nouvelles tribus musicales ».

Les belles histoires de la Winter Family à l’Eglise Sainte-Elisabeth de Hongrie (Paris, mars 2007) :

Les 23, 24 et 27 juin, c’est l’évènement à la Cité de la Musique, qui accueille pour une série de concerts le héros glouton de l’avant-garde new-yorkaise, John Zorn, à qui aucun genre musical n’a échappé (death metal, punk hardcore, classique, klezmer, musique de films et de cartoon et musique improvisée). On y revient, évidemment.

benoît hické et matthieu recarte