Pop’live, le tour des concerts et soirées à ne pas rater pour la quinzaine à venir.
Fuck Buttons porte bien son nom : le duo organique fait corps avec ses machines. A découvrir d’urgence au Nouveau Casino le 23/10. © DR
< 22'10'09 >
Sortez ! Fuck Buttons, Stars Like Fleas, Turzi, In famous carousel...

(pop’live) Avant que le festival des Inrocks n’occupe l’espace médiatique début novembre, beaucoup de choses à voir et entendre. Commençons par un événement incongru : les vétérans noise français Sister Iodine vont jouer au Palais des congrès de Paris ! En première partie de Sonic Youth certes, mais savoir que le temple des comédies musicales bidons et des « adieux au music-hall » va doublement subir les derniers outrages sonores le 25/10 nous remplit de joie. Pour le reste, suivez le guide de quinze jours très denses de festivals, concerts et soirées.

Sur le front des festivals, le Nördik Impakt ouvre le bal : jusqu’à samedi, Caen accueille une jolie programmation électronique et éclectique, qui fait la part belle aux succès de l’année (Chinese Men, Buraka Son Sistema, Yuksek) et aux valeurs sûres (Gravenhurst, Nathan Fake, Fairmont, Ebony Bones) en étendant ses « before » dans toute la ville, à la manière des Nuits Sonores lyonnaises.

Retour en région parisienne avec la cinquième édition du BBMix (23-25/10 à Boulogne-Billancourt). Comme à l’accoutumée, le festival mélange patrimonial (le guitariste new-yorkais Marc Ribot) et hypes bruitistes (les Australiens de The Drones qui revisitent le blues primal de The Birthday Party) ou pop (Skeleton$). On ira surtout découvrir les nouvelles compositions de Nick Talbot : sous la bannière Gravenhurst, le Britannique est responsable de mélodies noise-folk qui doivent autant au Neil Young électrique qu’au rock expérimental le plus sombre. Ses disques sont des références pour ses collègues de label Grizzly Bear, c’est dire le niveau.

Poptronics est partenaire de l’édition 2009 du festival In famous carousel, sous-titré « Balladeers » (du 29/10 au 1/11 au Palais de Tokyo et au Centre Pompidou, avec deux escales à l’Arsenal de Metz les 1er et 5/11). Soit 5 places à gagner contre un simple mail à info@poptronics.fr pour chacune des soirées du Palais de Tokyo (les 29 et 30/10), qui proposent une carte blanche à Rob Millis, le cofondateur du label Sublime Frequencies. Ce traqueur de sons et d’images maniera les 78 tours et le documentaire (consacré à J. E. Bussard, sorte d’Alan Lomax azimuté). La soirée du 31/10 unira, elle, le griot Boubacar Traoré et Steven Stapleton des furieux Nurse With Wound. Enfin le 1/11, l’ex-VVM Leyland Kirby proposera un voyage sonore sous la forme d’un concert/performance à découvrir au casque (The Caretaker). On y revient très vite.

Leyland Kirby - « When we parted my heart wanted to die » (extrait) :



Groupe discret mais essentiel de la scène new-yorkaise, Stars Like Fleas est pour la première fois en France pour une mini-tournée (dont une belle soirée du côté de Bordeaux le 27/10, avec Ralfe Band et Be My Weapon) qui passe par le Centre Pompidou le 28/10. Shannon Fields et Montgomery Knott ont formé ce collectif il y a dix ans, agrégeant une petite dizaine de musiciens pour travailler les marges folk dans une veine expérimentale et improvisée, un peu à la manière de Mark Hollis dans les dernières années de Talk Talk et sous influence Wyatt manifeste. Après deux albums à la distribution confidentielle, c’est encore le label Talitres qui a permis à Stars Like Fleas d’exister en Europe, en sortant l’excellent « The Ken Burns Effect » il y a deux ans, où l’on retrouve une trentaine d’intervenants parmi lesquels des musiciens de Beirut, Tall Firs, Akron Family, Fiery Furnaces ou encore Kyp Malone de TV On The Radio. Que du beau monde pour un groupe qui a durablement influencé la scène dite « freak-folk », Grizzly Bear en tête, et au-delà.

Stars Like Fleas - « Falstaff », un Concert à emporter de l’été 2007 :


Découvert il y a deux ans grâce à une programmation au festival All Tomorrow’s Parties, qui les a illico signé sur son label ATP Recordings, le duo anglais Fuck Buttons a immédiatement frappé les esprits en signant l’impressionnant « Sweet Love For Planet Earth » qui restera l’un des grands morceaux de cette fin de décennie, mêlant volutes électroniques et noise saturée, ambient music et attitude punk sur plus de dix minutes (on le retrouve sur le EP « Street Horrrsing » que nous portions très haut il y a quelques mois). Paru il y a quelques jours, le premier véritable album d’Andrew Hung et Benjamin John Power retravaille la formule, abandonnant les voix hurlées pour une formule strictement instrumentale. Moins spectaculairement hybride, « Tarot Sport » fait tourner les guitares sur une électronique narcotique et révèle un fond pop insoupçonné. Et si, vingt ans après KLF, une nouvelle révolution électronique était en marche en Angleterre ? Jugez vous-mêmes avec « Surf Solar », titre d’ouverture et premier extrait de l’album (le 23/10 sur la scène du Nouveau Casino).

Fuck Buttons - « Surf Solar », réal. Andrew Hung :


Robert Wyatt a toujours clamé son amour pour les accords et les désaccords du jazz, des grands souffleurs bop aux musiciens les plus radicaux des années 70, qui l’ont vu accoucher de son chef-d’œuvre boiteux « Rock Bottom ». L’an dernier, l’Orchestre national de jazz lui rendait hommage, avec sa collaboration, sur l’album « Around Robert Wyatt ». Une réinterprétation tonique et subtile plus qu’une sage relecture, prétexte à une soirée de prestige au Théâtre Marigny (après une soirée Nick Cave, il y a quelques jours : décidément, le 8e rocks !). Certains des invités du disque seront présents, dont Daniel Darc, Rokia Traoré et Irène Jacob, qui diront des textes de Wyatt et Alfie, sur des arrangements de Vincent Artaud.

On avait beaucoup aimé son premier album « A ». En 2007, Romain Turzi mettait un coup de latte au baby rock français en imposant l’urgence et l’érudition comme angle d’attaque. Passionné par les ambiances planantes des années 70, de Can à Brian Eno, il remixait grammaire électronique et esprit de gang au service d’une musique assez unique, comme un rock mécanique et conceptuel. Sur « B », deuxième album conquérant, il durcit le ton tout en esquissant des paysages sonores plus colorés, moins crayonneux. Place au dripping : il y a en effet du Pollock dans cette manière de jeter les notes les unes après les autres, sans transiger avec l’impératif mélodique. Seul regret : la faiblesse des voix lors des concerts, un handicap heureusement occulté par les trouvailles scéniques (et l’utilisation du logiciel Google Earth !) et les collaborations, notamment celle de Koudlam. Une jolie fête de famille en perspective le 20/10 à l’Elysée-Montmartre, puisque Turzi sera soutenu par les amis de toujours, Zombie Zombie.

Depuis quelques mois, la rumeur enfle autour de Get Back Guinozzi ! sur la foi du single « Low File Tropical », morceau nonchalant qui recycle avec aplomb des ambiances tropicalistes chères aux Talking Heads ou à Vampire Weekend. Porté par la mutine Eglantine Gouzy (qu’on a connue nettement plus expérimentale en solo) avec Fred Landini, le programmateur du Midi festival, aux guitares, mélomane spécialisé dans les fulgurances noisy-pop qui soigne les arrangements (ukulélé et autres percussions exotiques), Get Back Guinozzi ! jouera gros au Point Ephémère le 31/10, à quelques jours de la sortie de son premier album, « Carpet Madness », sur le label anglais fureteur FatCat s’il vous plaît.

Concerts et soirées :
22/10 : Sister Iodine, Aluk Todolo et Lawrence Wasser au Point Ephémère.
22/10 : David Fenech invite Ghedalia Tazartès et Jac Berrocal (Société des Curiosités).
22/10 : Vampire Weekend au Nouveau Casino.
23/10 : Hassan Khan au Centre Culturel Suisse.
23/10 : Glass Candy au Social Club.
23/10 : Holger Hiller (ex-Palais Schaumburg) et Guido Moebius au Point Ephémère.
24/10 : Ivan Smagghe au Social Club.
25/10 : Marc Eitzel au Sentier des Halles.
26/10 : Brendan Benson au Nouveau Casino.
27/10 : Chloé (live) et Jason Edwards au Point Ephémère.
28/10 : Jay Reatard à la Maroquinerie.
28/10 : Etienne Jaumet et Noël Akchoté au Point Ephémère.
29/10 : PlimPlim au Centre Pompidou.
29/10 : Gui Boratto au Social Club.
29/10 : Noisettes au Trabendo.
29/10 : Leopold Skin et St Augustine à l’International.
30/10 : Magnetix à la Boule Noire.
31/10 : Mariee Sioux au Café de la Danse.
31/10 : Do Make Say Think à la Maroquinerie.
31/10 : Vincent Epplay à la Java.
31/10 : Friendly Fires au Trabendo.
31/10 : Health et Pictureplane au Nouveau Casino.
31/10 : Jennifer Cardini au Rex Club.
01/11 : Micachu & The Shapes et The Invisible à la Maroquinerie.
01/11 : SevenFive au Centre Pompidou.
02/11 : Be My Weapon (ex-Swell) à la Maroquinerie.
02/11 : Howard Hughes (Coming Soon) au Point Ephémère.
03/11 : Efterklang à la Maroquinerie.
04/11 : Hope Sandoval au Café de la Danse.
04/11 : Bat For Lashes et Bad Lieutenant au Bataclan.

benoît hické et matthieu recarte 

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