Pop’live, le tour des concerts et soirées à ne pas rater pour la quinzaine à venir.
Entre cabaret, pop éthérée et folk avec cordes, Shara Worden, alias My Brightest Diamond, est seule sur sa planète. Et au Point Ephémère le 22. © DR
< 15'04'08 >
Sortez ! Le fil des lives d’avril
Ça y est, on entre dans le vif du sujet. Jusqu’à l’été, c’est parti pour une overdose de concerts. Beaucoup, beaucoup de choses à voir et entendre cette quinzaine, la plupart programmées au Printemps de Bourges qui débute ce soir (jusqu’au 20) et continue son grand écart fédérateur de Zenzile à Justice ou The Do, en passant par Christophe Willem, Be Your Own Pet ou Danton Eeprom. Car la saison des festivals est bien lancée avec en point d’orgue des quinze jours à venir, la onzième édition des Femmes s’en mêlent (du 16 au 26 dans toute la France) et la treizième du festival des Artefacts à Strasbourg (18 au 26). Un qu’on ne verra pas, c’est sûr, c’est Pete Doherty, condamné à quatorze semaines de prison ferme la semaine dernière. Pas de Grand Rex, ni de Printemps de Bourges pour Babyshambles... Vieilles gloires et électrons libres rock Les amateurs de rock anglais auront le choix des sous-genres : ce soir, la version pop à bouclettes de The Kooks (Elysée-Montmartre, le 15) ; demain, celle avec électronique embarquée de Foals, un mix de Bloc Party et de Klaxons très tendance mais pas décisif (Trabendo, le 16). Plus intéressant, le retour de Blonde Redhead, précieux trio new-yorkais, qui viendra jouer son inusable « 23 » paru l’an dernier à Paris (Bataclan, le 17). On y revient, évidemment. Autres habitués des scènes parisiennes, The Hives (Zénith, le 20), dEUS (Trabendo, le 24, trois jours après l’album), et The Bellrays (Maroquinerie, le 27) seront de la partie, comme The Breeders (Cigale, le 18) qui tentera de défendre son très raté album du retour. Au rayon glorieux anciens, on préférera Nick Cave & The Bad Seeds, de passage au Casino de Paris le 29 (c’est complet, nouvelle date début juin à l’Olympia) sur les brisées de leur « Dig, Lazarus Dig !!! » toutes guitares dehors. Et aussi de Dinosaur Jr, en version éclatée : Jay Mascis présente son nouveau projet, Witch, où il tient la batterie (Nouveau Casino, le 25) pendant que Lou Barlow réactive lui la perle rock lo-fi Sebadoh (Trabendo, le 28). Foals - « Balloons » : A signaler un trio d’électrons libres. Shara Worden, alias My Brightest Diamond, donne un concert avant-coureur de son nouvel album attendu en juin, deux ans après « Bring Me the Workhorse », épatant exercice de style entre cabaret, pop éthérée et folk avec cordes. A elle toute seule, une sorte de Beth Gibbons (Portishead), Liz Frazer (Cocteau Twins) et PJ Harvey absolument sans barrières (Point éphémère, le 22). L’ex-Arab Strap Aidan John Moffat vient de sortir un très curieux premier album solo de spoken word érotique. On est impatient d’en découvrir la traduction live au deuxième Stage Of The Art le 25, un tout jeune projet associant l’ICA de Londres et le Palais de Tokyo dont on vous dit tout vendredi (qu’on se le dise : 10 places à gagner ici-même). Mais le concert à ne pas rater, ce sera celui d’un autre inclassable, Yacht, qui œuvre au confluent du songwriting, du rock, de la pop et de l’électro et posera son laptop à la Flèche d’Or le 26. Avec Junior Boys le même soir à l’affiche, et sans bourse délier, les Parisiens n’auront aucune excuse. Deux petites figures songwriting cette semaine à la Flèche d’Or d’ailleurs : Zach Condon (monsieur Beirut) avec l’un de ses projets parallèles, le sympathique Alaska in Winter (le 16), et Micah P. Hinson, prolifique singer-songwriter un rien neurasthénique (le 28). Yacht - « See A Penny (Pick It Up) » Electro tous azimuts Dès ce soir, l’ami George Demure, notre crooner électro ironique favori, commence son tour de Paris, l’excellent « Boomtown Medallion » sous le bras (le 15 au Paris Paris, le 16 au Baron et le 17 au Batofar). Jamie Lidell est enfin de retour en France (Nouveau Casino, le 16 et mini-tournée dans la foulée) pour défendre son nouvel et euphorisant album « Jim », aux accents résolument soul, bien loin de ses premiers essais expérimentaux (époque Super_Collider). Les Midnight Juggernauts devront ramer pour être à la hauteur. Le lendemain, ça repart mezzo vocce à la Flèche d’Or avec Merz, éternel outsider du songwriting électronique (dernier et excellent album en date : « Moi et mon camion ), avant de courir au Social Club pour le mix de maître Yoda (Laurent Garnier). Le 18, le Rex, qui commence à fêter ses 20 ans, accueille Erol Alkan, roi du mash-up qui succèdera à la jeune pousse reimoise Brodinski. Le 23, Mix Master Mike, tourne-disque en chef des Beastie Boys, joue de la galette au Social Club. Le 24, Jennifer Cardini et Agoria devraient à leur tour faire vibrer les murs du Rex pour une battle très attendue. Une soirée entre toutes à réserver le 25, avec deux propositions du festival Les femmes s’en mêlent : feulements des programmatiques Lesbians On Ecstasy et nappes synthé-disco-pop 80 de Robots In Disguise (Trabendo) d’un côté, l’impénitente riot grrrl Peaches et l’over-buzzée New-Yorkaise Santogold de l’autre (Elysée-Montmartre). Stephan Bodzin et sa techno cosmique se chargeant de réconcilier (ou d’achever) tout le monde au Rex dans la foulée. Lesbians On Ecstasy live : Conclusion en beauté de cette semaine électro avec la battle Smagghe-Manu le Malin (toujours au Rex, le 26), tandis que la clique de Versatile jouera plus disco indé avec Joakim et Château Flight en DJ-set, au Nouveau Casino. On se prend à beaucoup aimer le nouvel album de M83, « Saturdays = Youth », qui rénove la noisy-pop 90’s pour la nourrir d’obsessions très contemporaines. Ça tombe bien, il sera en concert le 29 avril à la Maroquinerie. Le nouveau clip de M83 : Expéditions expérimentales « Kindertotenlieder », pièce de Denis Cooper mise en musique par KTL, soit Stephen O’Malley, une moitié de Sunn O))) devrait attirer les amateurs d’aventures extra-musicales (du 24 au 29 avril au Théâtre de la Bastille). Laquelle moitié passera par les Instants Chavirés le 18 avec Æthenor, un autre de ses projets radicaux avec Daniel O’Sullivan (Guapo) et Vincent De Roguin (Shora). Le 26 avril, la Maison des Métallos offre une singulière alternative à la proprette expo « Des jeunes gens mödernes » (d’Agnès b) : l’équipe de l’Etrange Musique (aux manettes de l’Etrange Festival) a retrouvé certains groupes obscurs de la scène post-punk-expé de chez nous, à commencer par Déficit des années antérieures ou La société des timides à la parade des oiseaux, toujours active après vingt ans d’explorations dada. Pour finir, on n’oubliera pas d’aller jeter une oreille au gargantuesque Festival Octopus cinquième du nom (Point Ephémère, du 16 au 25, Maison des Métallos, du 24 avril au 2 mai), tout entier consacré aux inventeurs d’instruments et autres « scupteurs sonores ». Explications ici-même demain.
Printemps électronique
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