Pop’live, le tour des concerts et soirées à ne pas rater pour la quinzaine à venir.
Le rock mutant de TV On The Radio de retour avec un nouvel album, "Dear Science". © DR
< 18'09'08 >
Sortez ! Avant de kracker
La saison est lancée. Du neuf, du vieux, du tendance, c’est la sélection quinzomadaire des concerts sur poptronics. Les pop’inratables A tout seigneur tout honneur, saluons très haut, après un tour de chauffe à l’Olympia en juin, le retour scénique de NTM, qui squatte Bercy pendant cinq jours (du 18 au 23/09) avant tournée en octobre. Une remise en selle (justement) saluée partout. Rappelons juste, un peu de mauvais esprit ne fait jamais de mal, qu’il y dix ans, toute la presse se pinçait le nez quand le groupe se faisait condamner après avoir dénoncé les violences policières lors d’un concert à La Seyne-sur-Mer. En tout cas, la réapparition de Kool Shen et Joey Starr sur la même scène après dix ans d’éclipse (et de sévères engueulades par médias interposés) est la meilleure chose qui pouvait arriver dans le paysage volontiers atone du hip-hop français. A noter que le concert de ce soir sera enregistré et disponible (pour 20 euros tout de même) dès les lumières rallumées. Et si vous n’y êtes pas (c’est ultracomplet), vous pouvez toujours le commander ici. Supreme NTM - « Qu’est-ce qu’on attend ? » (live au Zénith, 1998) : Outre les inventeurs du hip-hop à la française, beaucoup de concerts intéressants dans les jours à venir, à commencer par la sensation electro-pop bricolo Gotye le 29 au Nouveau Casino. Ce Belge exilé en Australie vient de surprendre tout le monde avec un deuxième album polymorphe « Like Drawing Blood » qui double Beck sur sa gauche, avec ses sauts de kangourous mélodiques et ses bricolages dub/electro/soul (le tube « Learnalilvingandlovin »). A souligner le blog du garçon, très amusant et perso. Wire est également de passage dans la capitale (Maroquinerie, le 27). Sans Bruce Gilbert, la légende post-punk viendra défendre « Object 47 », album recentré rock dont on vous disait le plus grand bien avant l’été. Gotye - « Hearts A Mess » : Après son annulation en mai dernier, on se précipitera le 19 au Centre Pompidou pour la performance audiovisuelle Signal mitonnée par le laborantin Carsten Nicolai entouré de Frank Bretschneider (alias Komet) et du compositeur et graphiste Olaf Bender (alias Byetone). Avant de se rendre à l’ultime soirée du festival Fiasco System (Maroquinerie, le 20), soit un concentré d’underground noise et bizarre qu’on vous recommandait pas plus tard qu’hier (lancinante prestation de Religious Knives), avec Secret Chiefs 3 en tête d’affiche siglée « culte ». Coup de chaud sur le Nouveau Casino le 30 : les New-Yorkais TV On The Radio, soit l’un des groupes les plus passionnants de la scène de Brooklyn, viennent présenter leur troisième album « Dear Science », l’un des grands disques de l’automne. Oubliez le mur du son qui caractérisait « Return To Cookie Mountain » : David Sitek, Tunde Adebimpe et Kyp Malone jouent l’ouverture pop voire la danse, avançant sans œillères entre rock tendu, funk blanc et harmonies soul. Concert du mois assurément. Viande froide... Et si c’était Pierre Barouh le véritable importateur de la musique brésilienne en France ? Au début des années 60, avant le carton de la chanson chabadabada (« Un homme et une femme ») qui lui permit de monter son label, Saravah en faisant au passage les belles heures d’une certaine chanson française enragée (Higelin, Fontaine), Barouh composa des chansons magnifiques récemment réédités, aux lignes mélodiques très pures. 40 ans après, il chante encore, nourri par ses voyages et ses rencontres (le 22 au Baiser salé). Sinon, au rayon pop, les revenants se bousculent au portillon et c’est au tour des Lemonheads de venir ramasser la monnaie (Maroquinerie, le 18). Rendu célèbre en 1992 par une reprise sagement punk de « Mrs Robinson » de Simon & Garfunkel, le groupe avait explosé suite à l’addiction de son meneur, Evan Dando. Il a réactivé le groupe en 2005 après sept ans de hiatus. Problème : hormis l’inaugural « It’s a shame about Ray », les Lemonheads n’ont jamais proposé qu’un rock milieu de gamme pas très passionnant. For fans only. Parfum d’années 80 sur la capitale : le fleuron du rock gothique anglais, And Also The Trees passe par l’Alhambra le 21, avant l’apparition du toujours attaqué Jaz Coleman avec Killing Joke (mais si, « Love Like Blood », il y a un siècle) pour deux dates au Trabendo (26 et 27) et du porte-drapeau anti-Thatcher Billy Bragg, gauchiste impénitent et toujours vert, qui navigue au confluent du folk et du punk-rock (Maroquinerie, le 25). Signalons encore deux soirées vo/vf avec Divine Comedy à la Cité de la musique (22 et 23), pour lesquelles Neil Hannon promet pléthore d’invités (on espère que Vincent Delerm, avec qui il a récemment chanté, se fera porter pâle), et le passage des excités Primal Scream (Cigale, le 22) en retour de forme avec leur onzième album « Beautiful Future » après le ratage bluesy de « Riot City Blues ». On conseille à ceux que tout ce boucan effraie de filer à Bercy le 28 : le héros soul 70s Stevie Wonder ne leur fera aucun mal. ... ou chair fraîche Et chez les petits nouveaux, quoi de neuf ? Rien de très excitant à vrai dire, hormis les Japonais furieux de Polysics (Maroquinerie, le 22) et les terroristes 8-bits Crystal Castles (Point éphémère, le 28), qui tentent de tordre le cou à une accusation de plagiat. Un détour par le Trabendo le 24 permettra de vérifier si la rumeur qui entoure le garage psyché des Black Lips est fondée ou s’il s’agit d’une énième photocopie du son sixties. On ne perdra pas son temps de toute façon, puisque la première partie sera assurée par l’échevelé Mark Sultan, alias BBQ, et les mavericks parisiens Cheveu. Dans un registre plus branché, vous pourrez tenter votre chance au Club NME (Elysée-Montmartre, le 26) pour (re)voir la sensation fluo 2007 The Whip, voire au Bataclan pour une soirée Institubes avec Boyz Noise, Para One et Surkin (le 19). A la Flèche d’Or, le festival Wild Cards se poursuit jusqu’au 4 octobre. Nous, on ira soutenir nos amis de la presse indépendante, « Tsugi » le 19 (avec DSL et Arnaud Rebotini) et « Voxpop » le 20 (avec Clarky Cat, The Yolks...). La ronde des festivals Comme chaque année, la fin septembre est marquée par quatre festivals pluris qui font la part belle aux musiques électroniques et aux arts numériques, deux mondes qui se draguent depuis longtemps sans toujours bien se comprendre. A Nantes, Scopitone a débuté hier et accueille jusqu’au 21 quelques-uns des groupes qui font beaucoup parler d’eux en cette rentrée (Metronomy, Pivot...) sans oublier les excellents frenchies Poni Hoax et Zombie Zombie, Laurent Garnier, Danton Eeprom ou Principles Of Geometry. Le N.A.M.E. débute quant à lui ce soir au Tri Postal de Lille (jusqu’au 27). Au menu, nos chouchous Remote et !!!, Chloé en live, Ivan Smagghe, Danton Eeprom encore et les grosses machines Carl Craig et Ellen Allien. Enfin cap au sud avec Marsatac (du 25 au 27) qui fêtera certainement la récente bonne nouvelle (Marseille, capitale européenne de la culture 2013) ainsi que dix ans d’activisme et pas mal de galères. Au programme : des guitares (Polysics ou The Notwist) et des étoiles filantes : James Holden, Laurent Garnier, à nouveau Chloé. Last but not least, l’Ososphère s’installera à Strasbourg les 26 et 27 (Wire, Pivot, Crystal Castles, une nuit Ed Banger, De la Soul, etc...), mais on en reparlera longuement tout bientôt puisque poptronics est à nouveau de la fête.
PopAntivirus#8 Resistencia (2) ou la musique libérée
M.I.A. fait son cinoche en première française au F.A.M.E. L’émoi EMA Sonic Protest 2023, du bruit et des fureteurs Clermont 2020, le court du jour 4 : « Acid Rain », un rêve de rave Clermont 2019, le court du jour 7 : « The Passage » L’onde Bowie Sortez ! Nurses, Brainstorm, AU, NZCA/Lines, Nuit Ouf #4... Sortez ! Gangpol und Mit, Thurston Moore, 48h Infiné, Terminal... |