pop’live, le tour des concert et soirées de la quinzaine à ne pas rater.
EMA, peut-être l’une des meilleures surprises de l’année, en première partie de Scout Niblett le 9/05. © DR
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Sortez ! Scout Niblett, EMA, Jeff Mills, Gang Gang Dance...

(pop’live) Alors il est vraiment mort dimanche ? Ou il y a dix ans ? Peut-être qu’il vit encore ? Ou n’a jamais existé ? Ça va faire du bien de quitter le réseau dans les jours à venir et ça tombe bien : plein de concerts passionnants vous attendent. Sauf qu’au bar, on risque de tomber sur les mêmes ahuris-abrutis. C’est un risque à prendre...

Le week-end s’annonce minimaliste avec la troisième session d’Alterminimalismes, au Collège des Bernardins, dont on vous a déjà dit du bien (« Inner Cities XXL » d’Alvin Curran, en création française avec, au piano, Daan Vandewalle le 07/05). Autre genre de minimalisme, dans un registre folk, celui de Scout Niblett, qu’on soutient depuis des lustres chez poptronics. On se déplacera donc les yeux fermés au Café de la danse pour découvrir, après « The Calcination of Scout Niblett », l’un des grands moments de 2010, le prochain album de l’Anglaise finalement émancipée des premiers PJ Harvey.

On arrivera tôt cependant pour découvrir en première partie, outre Drawlings, sa jumelle américaine. Comme elle, Erika M. Anderson a 28 ans. Et déjà un joli parcours derrière elle, puisqu’elle était la moitié du duo narcotique Gowns, auteur d’un unique (et très recommandable) album, « Red State », en 2007. Elle l’a sabordé l’an dernier pour cause de rupture avec son binôme de boyfriend pour se lancer crânement en solo sous le blaze EMA (pour Erika M. Anderson donc). Bien lui en a pris : son premier album, « Past Life Martyred Saints » (sortie en juin) navigue entre le folk guitare-voix et les nuages noisy de guitares, avec une voix jouant sur tous les tableaux (éthérée, quasi masculine, noyée sous les couches d’effets) rappelant ici le rock explicite de Liz Phair, ailleurs la Polly Jean de « Rid of me », dévoilant surtout une personnalité libérée des genres et des formats (l’épique ouverture « The Grey Ship » tutoie les sept minutes). A rebours du folk hippie à la mode, les mots d’une jeune femme en colère qui a nourri ses textes du deuil et se dévoile avec la virulence de celles qui veulent avancer seules tête haute. Peut-être une des meilleures surprises de l’année à la clé (Café de la danse, 09/05).

EMA - « California » (2011) :

Jeff Mills nous a habitués depuis quelques années (peut-être que la rupture date de « Exhibitionist », en 2004, un film-performance qui soldait les années Detroit) à explorer d’autres territoires que ceux balisés par le circuit des clubs, fussent-ils prestigieux. Entre installations, shows ambitieux et retrouvailles avec Mike Banks (son compère d’Underground Resistance), il trouve l’énergie de rebondir en permanence sur de nouveaux projets audiovisuels régulièrement produits par des lieux institutionnels (en crise de jeunisme ?).

Après un cinemix à la Cinémathèque l’automne dernier, le désormais Parisien a décidé de revisiter à sa manière l’univers du réalisateur Richard Fleischer et de son « Voyage fantastique » à la Cité de la musique. Plus qu’un simple DJ-set « arty », Jeff Mills entend, sur trois écrans, découper le film en séquences qu’il sonorisera en direct grâce à des créations aux tonalités aquatiques, spécialement conçues pour l’occasion, en souhaitant donner au public l’impression d’être lui aussi plongé dans le corps de ce scientifique frappé par le cancer. Voyage surréel aux couleurs ultra-psychédéliques à prévoir (le 10/05).

Jeff Mills - « Le Voyage fantastique » (trailer) :

A noter aussi, la venue de quelques glorieux anciens avec par ordre d’apparition Wire (Machine du moulin rouge, 11/05) (on est moins clients de leur dernier album mais la discographie de cette figure post-punk vaut le déplacement), les cultissimes Pere Ubu du chatouilleux David Thomas, toujours pas rangé, toujours en colère (Batofar, le 15/05) et enfin, mais là on vous laisse l’entière responsabilité, Atari Teenage Riot, reformé avec... une chanteuse, mais toujours avec Alec Empire (Nouveau Casino, 15/05).

D’aucuns se bouchent les oreilles dès qu’on prononce leur nom (« trop progressif ton truc, c’est insupportable ! »), d’autres adorent se lover dans les pleins et déliés d’une musique qui chipe ici des plans noisy aux réminiscences 90’s (ou 80’s, un petit côté Cocteau Twins), là des plans hip-hop improbables, le tout ne ressemblant paradoxalement à rien de très connu, si ce n’est à une matière sonore liquide tout en gémissements et nappes, parfois secoué de saccades rock. Les New-Yorkais Gang Gang Dance, que beaucoup ont découverts avec « Saint Dymphna » (2008) grâce à une distribution Warp, reviennent avec l’album touffu « Eye Contact », qui prolonge l’esthétique de joyeux fourre-tout en y injectant des samples et parfois des mélodies tout à fait jouissives. En attendant le live (Point éphémère, 17/05), on peut déjà écouter l’album ici ou .

Gang Gang Dance - « MindKilla » (2011) :

Autres concerts et soirées :

06/05 : Miss Kittin et Lee van Dowski (soirée All you need) au Rex.
06/05 : Vladislav Delay Quartet aux Instants chavirés.
07/05 : Lords of Altamont et Jesse Sykes (soirée Fargo Social Club) à la Flèche d’or.
07/05 : Shackleton au Social Club.
07/05 : Frustration, Charles de Goal et Wall Of Death à Mains d’Œuvres.
07/05 : Krikor, Phil Weeks et Laetitia au Showcase.
08/05 : Lee Ranaldo au Point éphémère.
09/05 : Alela Diane à la Cigale.
09/05 : Sufjan Stevens et DM Smith à l’Olympia.
11/05 : We Are Enfant Terrible à la Boule noire.
11/05 : Joseph Arthur à l’Alhambra.
11/05 : 31Knots au Point éphémère.
12/05 : Alex & Laetitia, Cabanne et Ark (soirée anniversaire Karat) au Rex Club.
12/05 : Kurtis Blow au Batofar.
12/05 : WhoMadeWho à la Machine du moulin rouge.
13/05 : Anja Schneider et Marcin Czubala (soirée Mobilee) au Rex Club.
13/05 : Archie Shepp à la Fondation Cartier.
13/05 : Pneu à la Flèche d’or.
13/05 : M. Ward à la Gaîté lyrique.
13/05 : 2 Many Dj’s au Social Club.
13/05 : Egyptian Lover au Nouveau Casino.
13/05 : Obits à Mains d’Œuvres.
13/05 : Jennifer Cardini all night long au Point éphémère.
14/05 : Thee Oh Sees, Magnetix, King Automatic (Soirée Je hais les dédicaces dans le cadre du festival Formula Bula) à Mains d’Œuvres.
14/05 : Holy Ghost ! à la Flèche d’or.
14/05 : 2 Bears et Horse Meat Disco (soirée D-i-r-t-y) au Social Club.
17/05 : Elysian Fields au Café de la danse.
17/05 : The Black Lips au 104.
18/05 : The Dodos et The Luyas au Point éphémère.
19/05 : Akron/Family au Café de la danse.
19/05 : Phill Niblock et Thomas Ankersmit aux Instants chavirés.
19/05 : Afrika Bambaataa à la Bellevilloise.
19/05 : Wild Beasts au Point éphémère.

benoît hické et matthieu recarte 

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