Incunable : James Brown mis en scène en 2002 dans une publicité qui revisite le mythe de Faust autour d’une voiture de luxe.
James Brown, à l’époque où il n’avait pas besoin de conclure un pacte avec le diable pour enflammer la scène. © DR
< 10'01'08 >
Quand James Brown vendait son âme au diable
James Brown meurt en 2006, le jour de Noël, ternissant de beaucoup le goût des fêtes cette année-là. En plus, James Brown était censé être immortel, non ? On l’apprend dans ce clip, James avait conclu un pacte avec le diable. Après s’être autobaptisé « Godfather of Funk », « Mister Super Heavy Soul » et de quelques autres titres aussi mégalos, il fut aussi le premier et dernier Faust Noir. La preuve en image : Ça n’en a presque pas l’air, mais cette vidéo « Beat The Devil » est une pub. Une pub pour la voiture qui bat le diable justement, une BMW grise que le noir n’effraye pas. Tourné en 2002 par Tony Scott (réalisateur de Top Gun entre autres, et principalement frère de Ridley Scott), avec un financement hors limites, celui de RSA, la boîte de production des frères Scott, le film n’hésite devant rien… Pyrotechnie dégueulante, effets en pagaille, et bien évidement, la figure imposée/imposante de la course de voiture. Tout ça servi par un casting à cachets, et l’on se doute que James Brown, Gary Oldman, Clive Owen, et même Marilyn Manson en guest star de l’épilogue, ne sont pas ici pour le seul plaisir de conduire une berline. Autant le dire tout de go, c’est du lourd… Mais voilà, comme la vraie vie a rattrapé James Brown par une toute aussi vraie mort, le film devient touchant par son scénario taillé sur mesure. Sacré James, s’offrir le luxe de renégocier son contrat avec le diable, sous prétexte qu’il ne danse plus aussi bien qu’avant… fallait oser ! Dans le même genre, avec la même puissance de feu financière et les mêmes commanditaires, Guy Ritchie met aussi le paquet, en moins bien, avec sa femme en vedette, soit rien d’autre que Madonna. Ne mentons pas : y voir la Madonne se faire bousculer comme un bouchon dans la tempête, puis jetée à terre comme un vulgaire sac de livraison relève du pur plaisir sado-masochiste. L’image n’a d’ailleurs pas échappé à Quentin Tarantino qui décline la scène avec une extrémité trash dans son film à références crypto-automobiles, « Death Proof » (« Boulevard de la mort »).
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