Pop’live, le tour des concerts et soirées à ne pas rater pour la quinzaine à venir.
Les Américains Deerhunter, le rock expérimental qui ne renie pas l’harmonie (Nouveau Casino, 26/05). © DR
< 22'05'09 >
Sortez ! C’est un festival !
Encore une quinzaine riche en concerts. Avec les premiers festivals d’importance et une kyrielle de nouveaux venus bien décidés à marquer les esprits avant la grande transhumance estivale. De la pop, de l’expérimental, du rock qui tache et de l’électro qui tape, sélection dense de ce qu’il ne faut pas rater. Incontournables Matt and Kim - « Lessons Learned », réalisé par Ben Wolf : Deerhunter n’est pas que le nom d’un très bon film (« Voyage au bout de l’enfer » en VF), c’est aussi celui d’un très bon groupe. Passé en huit ans par toutes les couleurs (punk, expérimental, ambient…), Deerhunter célèbre les noces du shoegazing et du rock psychédéliquee sur son excellent troisième album, « Microcastle ». La noirceur de Bradford Cox (également aux manettes d’Atlas Sound) porte toujours l’ensemble, et ça ne devrait pas s’arranger : une fausse manip lui a fait mettre en ligne l’intégralité du disque, quatre mois avant sa sortie… On y a gagné un très recommandé « Weird Era Cont », enregistré dans l’urgence pour servir de bonus à la sortie physique. En première partie, on retrouvera Women, quatre Américains qui refusent de choisir entre la pop des Kinks et l’expérimental bruyant, dont on vous a déjà dit grand bien (26/05, Nouveau Casino). On poursuit le lundi de Pentecôte avec le dandy pop qui monte, Jeremy Jay (01/06, Point éphémère). Le lendemain, au même endroit, on prêtera une oreille attentive à la pop bricolo de Sindri Már Sigfússon au cours d’une belle soirée consacrée au label Morr Music. Fondateur de Seabear, ce touche-à-tout islandais se lance en solo sous le blaze Sin Fang Bous. Comme si Pascal Comelade jouait du Animal Collective accompagné par Cocorosie. A découvrir (02/06, Point Ephémère). Sin Fang Bous - « Advent in Ives Garden » : Depuis six ans, le label Sublime Frequencies (créé par Alan Bishop, du collectif expérimental Sun City Girls) révèle des musiques traditionnelles méconnues, kitsch, insolites, au confluent du rural et de l’urbain : 43 compilations au compteur, de la Thaïlande au Mali. Une réflexion qui cadre mal avec le tout-venant world. Pendant deux jours, le label s’installe avec artistes et vidéastes à Montreuil (Instants chavirés, 2-3/06). On pourra découvrir une formation venue du Sahara occidental, Groupe Doueh, qui mêle allègrement guitare électrique et instrumentarium traditionnel, et la star syrienne techno-pop Omar Souleyman. Moderat, c’est l’alliance du chaud et du froid, du dancefloor et du ciboulot. D’un côté le duo phare de l’écurie berlinoise BPitch Control, Modeselektor, réputé pour ses prestations échevelées qui mélangent coïts electro et syncopes drum’n’bass pour un résultat toujours très festif. De l’autre, Apparat (Sascha Ring), le romantique de la bande, crooner à ses heures, qui déploie depuis 2002 un univers coloré et riches en textures. Moderat est le fruit de cette union a priori improbable et dans leur premier album à six mains, ils injectent de la moiteur dans le beat, à la manière d’un 33 tours de Burial joué en 45 tours. Les collagistes Pfadfinderei enroberont ce live de leurs entrechats visuels (4/05, Bataclan). On clôt la quinzaine avec un concert hors-catégorie du trio Yo La Tengo, sur la brèche depuis plus de vingt ans et toujours vert. Ira Kaplan, Georgia Hubley et James McNew présenteront « Popular Songs », album à sortir en septembre (04/05, Alhambra). On y revient. Les festivals Le Mix Up de Beauvais n’a que deux ans mais commence à faire parler de lui avec sa formule originale. Ramassé sur une date, le 30/05, et trois scènes, il propose à la fois un plateau rock qui sort des sentiers battus et une soirée électro multicolore. On penche pour les guitares, avec ce programme très poptronics : des anglais Battant à l’expérimental euphorisant de Nisennenmondai (à écouter d’urgence) en passant par nos Hollandais favoris, The Ex, avec le saxophoniste éthiopien Getachew Mekuria, ou encore le psychédélisme brutal Wooden Shjips et le renouveau post-punk façon Seattle de The Intelligence. Côté platines, une proposition spéciale teufeurs (Manu Le Malin, 69db…) avec excursion dubstep (Rusko), hip-hop (Beat Assailant) et italo (Congorock). A dix euros l’ensemble, le voyage en Picardie pourrait s’avérer très rentable. Nissennenmondai - Live at Upstet The Rhythm (2008) : Le festival Europavox, (du 27 au 31/05) « axé sur la diversité de la création européenne », comme son nom le suggère, est en passe d’ancrer un peu plus Clermont-Ferrand sur la carte musicale hexagonale. Une montée en puissance s’expliquant en partie par la concentration des efforts sur le plan local (Le Transfo, La Coopérative de Mai, Sauve Qui Peut le Court Métrage), qui permet une jolie programmation et des rencontres professionnelles tentant de faire le point sur des questions essentielles, notamment juridiques, destinées aux jeunes groupes un peu paumés au milieu des restructurations de l’industrie. Tout le monde y trouvera son compte, des amateurs de pop (Bloc Party, Lonely, Dear, Get Well Soon, I’M From Barcelona) aux fous de folk (plateau des locaux de l’étape, le label Kütu Folk, mais aussi les parrains Herman Düne) et de techno implacable (Vitalic). Pour sa quatrième édition, Villette Sonique (du 27 au 31/05) marche de plus en plus sur les plates-bandes du festival britannique de référence ATP, en mélangeant légendes et nouvelles pousses plutôt bruitistes et joyeusement expérimentales (et deux grandes nuits électroniques, We Love Sonique, avec Richie Hawtin, Diplo et DJ Hell). Les têtes d’affiche seront sans conteste les cultes Sunn o))) et leur puissant drone SF, Liars (avec de nouveaux morceaux) ainsi que les vétérans Liquid Liquid (on y revient). Les plus cinéphiles auront déjà acheté leur place pour le concert des Italiens Goblin, qui interprèteront les BO des années 70 du maître du « giallo », Dario Argento. A noter encore, une session parisienne de la Route du rock malouine, avant une édition qui s’annonce passionnante à la mi-août. Au programme, outre un fort contingent français (Papier Tigre, Centenaire, Maison Neuve…) : les Anglais Clinic (25/05, Café de la danse), les wannabes noisy-pop The Pains Of Being Pure At Heart (26/05, Batofar), Matt Elliott et son songwriting heurté (27/05, Café de la danse). The Pains Of Being Pure At Heart - « Everything With You » : Nouvelles têtes Valeurs sûres Revenants
Printemps électronique
L’émoi EMA Sonic Protest 2023, du bruit et des fureteurs Tous les sons sont au Sonic Protest 2015 Tous à la sieste (électronique) ! Clermont 2020, le court du jour 4 : « Acid Rain », un rêve de rave La petite musique de ville de Direct Out à Gamerz L’onde Bowie Sonic Protest, 10 ans à faire valser les étiquettes musicales Sortez ! Nurses, Brainstorm, AU, NZCA/Lines, Nuit Ouf #4... Guide de survie musicale pour 2012 |