pop’live, l’agenda des concerts et soirées de la quinzaine à ne pas rater.
Kode9, le patron du label Hyperdub (la vigie du dubstep anglais), sera du festival Némo 2010, le 10/04 au 104. © DR
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Sortez ! Guitar Poetry Tour, GaBlé, Némo, Kode9, Chloé...
(pop’live) Alors que Panoramas à Caen et Garorock à Marmande lancent ce week-end la saison des festivals, loin des sons rock et électronique à la mode c’est à une quinzaine de surprises musicales que vous convie Poptronics. Le Guitar Poetry Tour, qui sillonne la région parisienne jusqu’au 9 avril, passe ce soir par les Instants chavirés pour, en toute logique, associer guitares et poésie, avec en tête d’affiche la vieille gloire new-yorkaise John Giorno. Compagnon de route de Warhol et des poètes beats, proche de Keith Haring ou encore Patti Smith, Giorno a été révélé en 1963 par Andy Warhol, son boyfriend d’alors, qui le met en scène dans son film « Sleep ». Rencontre décisive puisque le jeune poète, qui connaît tous les artistes Pop (Johns et Rauschenberg sont des amis), décide d’appliquer les principes du Pop Art à la poésie. Il fonde une société, la Giorno Poetry Systems, et sous l’influence de ses amis beats (Burroughs et surtout Gysin), met en œuvre, à la fin des années 60, le service téléphonique Dial-A-Poem : chaque personne qui appelle le numéro s’entend lire un poème. Cut-up, création interactive voire slam, Giorno suit depuis quarante ans une voie bien à lui (il défend aujourd’hui mordicus le langage sms). Il sera accompagné sur scène du guitariste Jean-Marc Montera ; également au programme : Krzysztof Styczynski, Serge Teyssot-Gay (de Noir Désir) et Margarida Guia ainsi que Noël Akchoté. Et, toujours dans le cadre du Guitar Poetry Tour, le 9/04 à l’Espace Khiasma, une conférence-performance de Jean-Michel Espitallier (Conférence, performance, sons, vidéos), une lecture d’Anne-James Chaton (avec vidéo) et un live de Fred Griot et Yann Féry. Si le punk vous gonfle dès le premier refrain, si vous en avez marre du flow hip hop, si la scène anti-folk vous agace (guitares jouets et mélodies planquées avec soin sous les tignasses) ou si vous haïssez la bonne ville de Caen, évitez le concert de GaBlé demain à la Flèche d’or (la soirée accueille également Papier Tigre et Fordamage). Car le trio normand, signé sur le malin label anglais Loaf, a la manie de s’emparer d’à peu près tous les genres et sous-genres existants (ne manque que la bourrée auvergnate, et encore...) pour les remixer façon cut-up, allant même jusqu’à recruter une chorale pour sa prestation aux dernières Transmusicales de Rennes. Sur scène comme sur disque (cinq en dix ans d’existence plus ou moins avérée), le résultat détonne et cartonne, toujours sur un fil ténu entre la performance DIY et le souci de la délicatesse (grâce à des percussions et des manipulations d’objets, cagettes et autres tuyaux, qu’on croirait chipées à Pascal Comelade), le tout agrémenté d’un anglais souvent approximatif et d’un souci du jonglage (piano-jouet, accordéon, banjo, guitare, orgue Bontempi, synthé Farfisa, timbales et on en passe) qui a valeur d’arrangement de luxe. On pense à la Londonienne Micachu, pour les bruitages et l’énergie, ou encore à une scène expé-noise qui aurait oublié d’être sérieuse. GaBlé - Clip de « Drunk Fox In London » : Le festival Némo poursuit sa mue. Après un retour au bercail l’an dernier au Forum des Images (fraîchement rouvert mais guère adapté au tournant « live » amorcé par ce qui fut le rendez-vous du cinéma indépendant de la Région Île de France), le festival entame une nouvelle étape en s’installant pour son temps forts, du 8 au 11 avril, dans un 104 en pleine tourmente. Certes, on y verra toujours le Panorama de films d’animation innovants mais ce sera le dernier, apprend-on, l’accent étant mis sur les performances audiovisuelles – une vingtaine – et les installations (Flat-E et Mira Calix, Labau et Michaël Sellam). Les croisements seront nombreux : électro minimale et poésie (Alva Noto feat. Anne-James Chaton, le 8), électro cinématique et images en relief (Principles of Geometry et Antivj, le 8), électrop-pop, avec notre chouchou Tim Exile, le 10, qui opère à la fois au chant, aux machines et aux images, ou Cécile Babiole et Jean-Michel Dumas en mode 3D (le 9). On verra également des habitués de la scène A/V, en mode solo : (Kurt Hentschläger, le moitié de Granular Synthesis, et son esthétique du trouble et du nuage, le 11) ou Herman Kolgen, échappé du duo Skoltz_Kolgen (le 14 au Cube). On sera bien avisé de se présenter très tôt au 104 le 10 avril pour assister au concert de Steve Goodman aka Kode9, héros de la nouvelle scène dubstep londonienne. Depuis cinq ans, le label Hyperdub, fondé par Goodman, par ailleurs spécialiste en cultures cybernétiques et sonores, irrigue la planète de ses tessitures ouatées et à la mécanique imparable. Politique, radical, le dub conçu par Kode9 et ses pairs (Burial, King Midas Sound…) est la nouvelle pulsation de Londres, renouvelant une « bass culture » à l’anglaise que le critique Simon Reynolds qualifie d’« hardcore continuum ». Steve Goodman est également l’auteur de « Sonic Warfare », un essai étudiant l’utilisation du son à des fins militaires et de surveillance, qu’il présentera le même 10 avril à 16h30. Précision d’importance : Némo est en entrée libre dans la limite des places disponibles. Kode9 - clip de « Audio Addiction » : En septembre 2007 sortait « The Waiting Room », premier album de Chloé, rejeton le plus affranchi d’une « dysfunctional family » née dans les nuits du Pulp, le défunt club parisien. Elle continue à faire mordre la poussière aux clichés avec « One in Other », nouvel album au titre programmatique puisqu’ici, en effet, tout est dans tout : l’électro pure et dure côtoie la chanson aux confins du folk (notamment sur un duo avec Chris Garneau) et de la pop, dans une version comme plongée dans un bain d’acide. En attendant une série de concerts aux côtés des artistes visuels de Berlin Transforma, Chloé jouera toute la nuit du 9/04 au Point Ephémère, entourée de son frère d’arme Krikor et de nombreux guests, dont bien sûr l’équipe du label Kill The DJ. Le lendemain, Robert Henke fera escale à la Cité de la musique pour un concert basé sur l’une de ses nombreuses inventions, le Monodeck. Sous le nom de Monolake, l’Allemand explore depuis quinze ans tous les aspects de la musique électronique (et du développement d’instruments et de logiciels), alternant performances et installations qui toutes ont en commun l’intéraction entre l’image et le son. En quadriphonie, Henke plongera le public dans « Silence », constitué de pulsations et de mélodies pulvérisées, à saisir plus qu’à écouter, entre minimalisme et sensualité. Concerts et soirées :
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