pop’live, le tour des concerts et soirées de la quinzaine à ne pas manquer
Salem, sans doute le groupe le plus attendu des Transmusicales 2010 (9 au 11/12 à Rennes). © DR
< 03'12'10 >
Sortez ! KTL, Salem, Egyptian Hip Hop, les Trans...
Une fois encore, les Transmusicales écrasent tout en ce début décembre. Filez donc à Rennes pour faire le plein de découvertes ou ralliez Toulon pour le Midi Festival qui fait le pari qu’au Sud aussi, il se passe des choses à la morte saison : le rendez-vous hors normes d’Hyères se lance dans les frimas pour une première édition d’hiver (Young Marble Giants, Yussuf Jerusalem ou encore Marnie Stern et Summer Camp). Joli pari ! Nuages de larsen et de plomb, cataclysme sonique hors du temps, machines qui semblent échapper à tout contrôle : l’univers de KTL dialogue entre la guitare de Stephen O’Malley (fondateur de Sunn O)))), les héros du drone-metal) et les brouillards électroniques de Peter Rehberg, le même qui, sous le nom de Pita, apporte à Jim O’Rourke ou Fennesz ses textures soyeuses. Le Louvre a commandé au duo habitué des accompagnements de spectacles de danse une relecture musicale de « L’Aurore » de Murnau. Belle façon de redécouvrir tout le venin de cette pièce maîtresse du cinéma muet qui convoquait un détonant mélange d’adultère, de folie et de meurtre, et, ce, en 1927. KTL au Donaufestival en 2007 : Et donc, comme chaque début décembre, c’est à Rennes et ses Transmusicales (du 8 au 11) qu’on plonge dans les dernières tendances du moment. Le programme est toujours aussi imposant, avec quelques rares noms pour drainer le public (M.I.A. ou Roky Erickson) : les Trans restent le festival où se bousculent les groupes naissants et en devenir. On devrait beaucoup parler du Belge Stromae (programmé tous les soirs à l’Aire libre), assis sur son tube « Alors on danse » qui a renversé jusqu’à Kanye West, et de Funeral Party (Los Angeles), parfaits pour faire le bonheur des radios « rock » avec leur mélange éventé de guitares et beats. Plus intéressant pour danser, la cumbia synthétique des Colombiens de Systema Solar, la fanfare psyché-funk Phenomenal Handclap Band, et surtout Egyptian Hip Hop, un trio sorti d’école (à peine 18 ans) parrainé par le chanteur de Late of the Pier, dont la morgue électro-pop redonne des couleurs à Manchester. Egyptian Hip Hop - « Middle Name Period », réal. Spook Jonze (2010) : Mais le groupe le plus attendu à Rennes cette année, c’est le trio narcotique Salem, venu du Michigan, dont le premier album sort dans quelques semaines. Eux ont tout juste passé la vingtaine et une solide envie de bousculer les conventions. Salem, c’est de l’électronique pour cathédrales. Grandiloquent comme du rock gothique, nappé de synthés aussi sombres que la new wave belge, écrasé de basses dubstep, lourd et saturé comme du metal doom, leur musique aspire et amalgame toutes sortes d’influences dans une sauce relevée de juke music de Chicago. Avec chant rapé ralenti jusqu’à l’hébétude ou voix éthérée à la Liz Fraser, Salem fait une musique qui, si elle prête parfois à sourire, n’en demeure pas moins fascinante dans les ponts qu’elle jette entre les sons du moment. Pas de sorcellerie là-dedans, mais une coulée de lave visqueuse qui progresse lentement pour tout recouvrir sur son passage. Salem ne cache pas s’être nourri de crack (titre de leur premier EP : « Yes I smoke crack ! »), de speedballs et de sexe (un temps tarifé : dans une incroyable interview à « Butt », le chanteur raconte comment il se prostituait à 16 ans dans les stations service pour payer ses doses, avant de découvrir les largesses des taxis de Chicago). C’est la face nihiliste, désespérée, glauque de l’Amérique en crise. Qu’on adhère ou non, Salem ne laissera pas indifférent. Combien de jeunes groupes en sont capables ? Salem - « Dirt » (2010) : Le label Brocoli remet le couvert : après une épatante soirée, hier, qui a vu Pierre-Yves Macé revisiter pianissimo des standards massacrés par la génération Youtube (ou sublimés, c’est selon) et la paire Epplay / Roux affiner son esthétique de la concassion sonore et visuelle, ce sera, le 16/12, au tour de Quentin Sirjacq et son joli touché de piano, très à la Satie, et de ON (Pierre-Yves Macé au côté de Sylvain Chauveau et sa belle voix grave) de souffler cinq bougies d’une aventure en terrain expérimental mais toujours ouvert sur l’émotion et le corps. Poptronics vous gâte et vous offre deux places pour cette soirée (et hop, un mail à info@poptronics.fr). >br/> Spécial copinage pour finir : dans le cadre de l’expo Art Kill Videodrome à la Plateforme, Carl. Y, l’émérite contrôleur des consoles de Popsonics, sera aux prises avec Art Of Failure pour un duel de stream qui promet : « Les duellistes s’affronteront à coup de silences interposés », annonce-t-il ! A suivre sur place ou en streaming le 5 décembre à partir de 19 heures, lors d’une soirée carte blanche au label Art Kill Art où séviront également Vincent Epplay et Frédéric Galiay, Artheist et le collectif Rybn.org. Concerts et soirées :
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commentaire
écrit le < 23'12'10 > par <
ana bAu ana.cul
>
salem c’est nullissime et snob pourrave.
M.I.A. fait son cinoche en première française au F.A.M.E.
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